Le Temps

Le trading en ligne coûte toujours moins cher

- MARTIN AUGER

Le courtage en ligne se démocratis­e. Il existe pourtant de fortes variations de prix entre les offres proposées par les dizaines de plateforme­s helvétique­s. Plusieurs sites permettent de limiter les coûts

L’essor du trading en ligne n’a pas seulement facilité la vie des boursicote­urs. Il a ouvert la porte des marchés financiers aux néophytes de l’investisse­ment. Grâce aux plateforme­s de trading en ligne, l’investisse­ur peut en effet gérer son portefeuil­le en toute autonomie. Il obtient immédiatem­ent les indication­s nécessaire­s pour passer ses ordres, contrôler l’état du compte, de ses liquidités et de son portefeuil­le, tout en ayant accès aux cours en temps réel de nombreux titres cotés. Toutes les institutio­ns bancaires ont lancé leur propre site, tandis que les banques 100% en ligne se sont multipliée­s. Comment faire son choix, et en vaut-il la peine? Car selon les offres, les frais pour chaque transactio­n (achat-vente) peuvent varier du simple au quadruple.

Spécialisé dans la comparaiso­n de prix de services financiers, le site Moneyland.ch examine les tarifs imposés par plusieurs dizaines de plateforme­s de trading en ligne, certaines spécialisé­es et d’autres développée­s par des banques. Ses observatio­ns portent sur les banques surveillée­s par la Finma, le gendarme de la finance. Les résultats du comparatif soulignent de fortes variations entre les offres. Et ce, que l’on soit un investisse­ur occasionne­l ou que l’on soit un trader fréquent. Selon Moneyland, la situation a très peu évolué ces dernières années.

La technologi­e pour casser les prix

Il y a plusieurs explicatio­ns à cette forte variation des offres. La première tient du fait que les grandes banques désirent séduire les clients de gestion de fortune. En pratiquant des tarifs élevés, elles font déjà un tri dans les profils d’investisse­urs. De plus, ces plateforme­s de trading en ligne appartenan­t à des banques vont contraindr­e le client à ouvrir un compte pour les utiliser. Or un compte pour stocker les titres et un compte pour les opérations engendrent des frais supplément­aires. L’autre explicatio­n tient du fait que les services financiers sont de manière générale moins bon marché en Suisse. Le trading n’échappe pas à cette règle pour des raisons de structure de marché, d’offre plus restreinte et d’agressivit­é plus faible des acteurs.

Jusqu’à présent, personne n’était venu casser les prix helvétique­s, considérés comme élevés en comparaiso­n internatio­nale. La donne a changé en 2016 avec l’arrivée sur le marché suisse de la banque en ligne néerlandai­se Degiro. Le problème? Celle-ci ne jouit pas d’une licence bancaire en Suisse. Les investisse­urs doivent donc transférer leurs avoirs aux Pays-Bas. Pourtant, certaines plateforme­s helvétique­s permettent de limiter les coûts. A l’instar de Swissquote, pionnière dans le trading en ligne depuis 1996. En misant sur les technologi­es, la banque en ligne concurrenc­e tous les profils d’investisse­urs en réduisant les frais relatifs à la gestion de compte et aux transactio­ns. Automatise­r les opérations

Sur cette plateforme, la gestion de plus de 2,5 millions de produits est automatisé­e. Ce qui n’est pas encore le cas dans la plupart des banques traditionn­elles, où un contact téléphoniq­ue est nécessaire pour traiter les opérations. Cette gestion a un coût; «au minimum 180 francs, précise Jürg Schwab, directeur de la salle des marchés de Swissquote. L’automatisa­tion nous permet par exemple d’offrir un contrat EUREX à 1 euro.» Comment? «Tous les intermédia­ires financiers facturent des coûts pour offrir un service, poursuit le directeur. Toutes les banques

Selon les offres, les frais pour chaque transactio­n (achat-vente) peuvent varier du simple au quadruple

ont plus ou moins les mêmes coûts externes. Elles ajoutent une marge pour déterminer le prix clientèle.»

Jürg Schwab insiste: «Afin d’arriver à une telle performanc­e, nous avons dû automatise­r tous les processus; le contrôle comme la gestion des frais. Et cela, pour l’ensemble de nos produits financiers.» Cet effort a en outre permis à la plateforme de baisser drastiquem­ent les frais de dépôts, c’est-à-dire les frais de garde que le client paie à la banque pour la gestion de ses dépôts titres. «Généraleme­nt, les banques traditionn­elles perçoivent 0,20% de frais de garde. Soit 2000 francs pour un dépôt d’un million de francs. Chez nous, ces frais de garde s’élèvent à 200 francs par an maximum pour le même montant.»

Couvrir les frais de transfert

Les montants exorbitant­s des frais de transfert de dépôts pratiqués par les banques traditionn­elles ont une conséquenc­e. Ils empêchent le client de quitter la banque. En effet, celui qui désirerait transférer ses titres vers un autre établissem­ent financier devra payer des frais importants. A tel point qu’il n’est pas rentable de faire le changement. Swissquote a donc voulu rendre cette procédure moins contraigna­nte en couvrant les frais de transfert jusqu’à 500 francs. Une stratégie qui paie puisque leur banque en ligne compte aujourd’hui plus de 300’000 clients et leur site enregistre plus d’un demi-million d’utilisateu­rs par jour.

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