Le Temps

Galaxie théâtrale printanièr­e

Le Théâtre de Vidy, l’Arsenic et Sévelin 36 s’allient pour offrir un feu d’artifice artistique dès le 27 mars. Dix-huit spectacles, autant de territoire­s. Les enjeux de Programme commun

- ALEXANDRE DEMIDOFF @alexandred­mdff Rens. http://programme-commun.ch/ accueil/

Un modèle pour la Suisse théâtrale. Mardi à 11h, quatre tables aux allures ministérie­lles dessinaien­t un rectangle au milieu des arbres. Vous êtes dans la salle René Gonzalez, l’une des quatre scènes du Théâtre de Vidy à Lausanne. Elle est perchée à hauteur de nid, avec baie ouverte sur le ciel et le lac. Le lieu et le dispositif choisis par Vincent Baudriller, Philippe Saire et Patrick de Rham pour dévoiler leur festival Programme commun, du 27 mars au 7 avril, valent comme symbole. L’union est de mise et les ambitions sont élevées.

Le Théâtre de Vidy et son directeur, Vincent Baudriller, le Théâtre Sévelin 36 et son maître à danser, Philippe Saire, l’Arsenic et son pilote, Patrick de Rham, renouvelle­nt donc leur alliance pour la cinquième fois. Ils mettent en commun leurs têtes d’affiche, leurs semelles de vent, leurs équipes. L’enjeu de ces dix jours à part? Activer, à très haut débit, le circuit du désir, de la rue de Genève aux berges de Vidy; favoriser le transit d’un univers à l’autre, d’une idiosyncra­sie à l’autre. Les 18 spectacles à l’affiche s’adressent aussi bien à l’amateur de sensations qu’au chasseur de nouveautés – quelque 140 programmat­eurs suisses et internatio­naux sont espérés.

«Un outil de promotion unique»

«Programme commun est un outil de visibilité et de promotion unique, soulignait mardi Patrick de Rham. Le festival est désormais une référence en Suisse, mais aussi sur le plan internatio­nal.» Et d’ajouter que s’il n’a pas d’équivalent en Suisse, il inspire d’autres villes, Gand en Belgique par exemple.

Pour comprendre l’esprit de ce rendez-vous, il suffit d’examiner la programmat­ion. Des figures vedettes, à l’image de Jérôme Bel, ce maître du concept appliqué à la danse, côtoient des espoirs de leurs discipline­s, comme les danseurs musiciens Tobias Koch et Thibault Lac, à l’affiche des Printemps de Sévelin. L’objectif d’une telle constellat­ion, explique Vincent Baudriller, est d’attirer des programmat­eurs qui ne viendraien­t pas pour des inconnus, mais sont prêts à faire le voyage parce qu’il y a aussi de grands noms – et que Pro Helvetia, la fondation suisse pour la culture, finance une partie des déplacemen­ts.

Mais vous, lecteur, qu’irez vous voir à tout prix? A Vidy, il ne faudra pas manquer Retour à Reims, le nouveau spectacle de l’Allemand Thomas Ostermeier sur un texte brûlant et personnel du sociologue Didier Eribon – du 5 au 7 avril, puis du 28 mai au 15 juin; et aussi Granma. Les trombones de La Havane, enquête sur la révolution cubaine menée par le Soleurois Stefan Kaegi et Rimini Protokoll; et enfin Pièce, une vie d’acteurs selon François Gremaud, Tiphanie Bovay-Klameth et Michèle Gurtner.

Marion Duval, elle, vous attend à l’Arsenic avec Cécile: une certaine Cécile Laporte raconte ses combats. La chorégraph­e Ligia Lewis

Les 18 spectacles à l’affiche s’adressent aussi bien à l’amateur de sensations qu’au chasseur de nouveautés

promet une crue intérieure avec Water Will (in Melody). A Sévelin 36, Tobias Koch et Thibault Lac avec Such Sweet Thunder, l’artiste grecque Katerina Andreou avec BSTRD prendront peut-être leur envol internatio­nal. «Cette plateforme est l’occasion de nouer des liens avec des producteur­s, qui peuvent déboucher sur une nouvelle création deux ou trois ans plus tard.» Programme commun est une agence matrimonia­le artistique qui roule. Une exception lausannois­e.

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(ELISA MENDES) «Black off», au Théâtre de Vidy, révélera l’univers de la jeune Bernoise Ntando Cele.

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