Macron: Acte II
Le «grand débat national» s’est terminé en France comme il avait commencé, rythmé par les manifestations hebdomadaires des «gilets jaunes». Emmanuel Macron promet d’annoncer sa synthèse en avril. De quoi sera faite la deuxième phase de sa présidence?
Macron avait clairement choisi de consacrer son Acte I aux réformes de structure qui étaient au coeur de son programme électoral. Avec un important volet économique, ces réformes visaient aussi l’éducation, la justice et les institutions. Elles étaient bien pensées mais politiquement difficiles, c’est pour cela que, depuis des décennies, les précédents gouvernements les avaient soigneusement évitées. Elles étaient difficiles parce qu’elles remettaient en cause de vieilles habitudes qui avaient gangrené des pans entiers de l’action publique, coûtant toujours plus cher pour une performance toujours plus poussive. Des lobbies de toutes sortes – idéologiques, corporatistes, syndicaux – avaient tout verrouillé. Pour s’y attaquer, il pensait avoir la légitimité de son programme et, de fait, il a avancé à grande vitesse pendant un an. Encore une année de plus à ce rythme et, mission accomplie, il aurait pu se consacrer aux questions sociales. Et de droite pendant deux ans, et de gauche les deux années suivantes, avant une cinquième année consacrée à préparer sa réélection. Ce beau programme s’est fracassé sur la révolte des «gilets jaunes». Le voilà contraint de faire du social, dans l’urgence, avant d’avoir achevé ses réformes. L’Acte II arrive trop tôt.
Pourra-t-il faire les deux en même temps? C’est probablement ce qu’il annoncera le mois prochain. Mais la nature du social, débattu pendant un mois et demi, est désormais antinomique des réformes de structure. Finalement, ce qui ressort du «grand débat», c’est avant tout une demande généralisée de plus d’argent et de plus de moyens publics. C’est évidemment impossible. Plus de justice fiscale? Certes, les impôts sont relativement peu progressifs, mais la France est parmi les pays qui redistribuent le plus à travers les transferts sociaux qui représentent plus de la moitié d’un budget absorbant plus de la moitié du revenu national. Cependant, une partie de ces transferts constituent ce que l’on appelle des trappes à pauvreté ou à chômage parce qu’ils découragent la recherche d’emploi. Macron envisageait de s’y attaquer mais à présent la pression le pousse en sens inverse. Plus de services publics? Macron avait promis de baisser les dépenses pour baisser les impôts. La solution serait de faire plus avec moins, mais cela signifie rationaliser l’administration publique, un chantier qu’il avait juste amorcé. Les syndicats, qui y sont évidemment hostiles, savent désormais que le président plie devant des grandes manifestations, comme ses prédécesseurs.
Peut-être chapeau de ceux améliorer cette qui séquence ont et Sinon, tout Macron trouver cru d’un ses que accidentelle va coup annonces une le sortir «grand sortie leur un situation. vont miraculeuse lapin de débat» son décevoir de quinquennat. allait Elles son vont en pays sa qui également capacité broyait à réformer du décevoir noir avant en ceux profondeur son qui élection. ont cru un Les graves. conséquences Les partis politiques politiques seraient traditionnels alors semblent aujourd’hui incapables d’offrir une alternative. La voie serait alors ouverte aux partis extrêmes, et surtout au Rassemblement national de Marine Le Pen. Finalement, c’est peut-être la peur de cette alternative, rejetée par une majorité de l’électorat si l’on en croit les sondages, qui est le meilleur atout de Macron. On sait qu’il caresse l’idée d’un référendum. Peu importe le sujet, en France le référendum est vu comme un plébiscite, moi ou le chaos.
La suivante: séquence il entend en avril, de donner l’Acte le président suite II pourrait au «grand annonce donc débat». être comment la En mai, les élections européennes – qui ne portent jamais sur les questions européennes – indiqueront si ses propositions sont acceptées. Si la réponse est ambiguë, on passe au référendum plébiscite. Si c’est non, qu’il démissionne ou non, Macron aura perdu la main: soit il restera et gérera tant bien que mal la situation, soit il partira. Si c’est oui, il déroulera son nouveau programme, qui risque d’être un compromis entre des demandes irréalistes et ses ambitions initiales revues à la baisse.