Le bras de fer avec Bruxelles s’intensifie
Google a reçu mercredi une nouvelle amende de 1,69 milliard de francs. La société a aussi annoncé des mesures allant dans le sens de la Commission européenne
Le conflit entre Google et la Commission européenne commence à produire des effets concrets. Mercredi, à quelques heures d’intervalle, la multinationale a présenté des solutions pour répondre aux doléances de Bruxelles. Juste avant que la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, ne lui inflige une nouvelle amende de 1,49 milliard d’euros (1,69 milliard de francs).
C’est la troisième fois que Bruxelles fait passer Google à la caisse, pour un total désormais de 8,25 milliards d’euros, soit 9,32 milliards de francs. Pourquoi une nouvelle amende mercredi? Margrethe Vestager reproche à la multinationale un abus de position dominante avec sa régie publicitaire AdSense. Celle-ci travaille avec des millions de sites web pour lesquels elle gère les annonces. Bruxelles reproche à Google d’avoir empêché des concurrents de placer leurs publicités sur ces mêmes sites, entravant ainsi la concurrence.
Selon Margrethe Vestager, la société américaine a eu ce comportement anticoncurrentiel durant plus de dix ans, portant ainsi non seulement atteinte à ses concurrents, mais aussi aux internautes.
Changements consentis pour Android
Dans la matinée de mercredi, Google annonçait qu’il allait modifier son système d’exploitation Android pour smartphones, dominant plus de 80% du marché. D’ici à quelques mois, tous les utilisateurs, actuels et futurs, pourront non seulement choisir le moteur de recherche de leur navigateur web, mais aussi le navigateur lui-même.
Cette annonce a fait immédiatement penser à la concession faite il y a une dizaine d’années par Microsoft à Bruxelles, lorsqu’il avait accepté de donner le choix aux utilisateurs de Windows entre plusieurs navigateurs web – en n’imposant plus son Internet Explorer par défaut.
Il faudra étudier la réaction de Bruxelles à la concession annoncée par Google. En juillet 2018, celui-ci avait été amendé à hauteur de 4,34 milliards d’euros pour avoir abusé de la position dominante d’Android, afin d’asseoir la suprématie de son service de recherche en ligne.