Le Temps

Le congé paternité reste l’affaire des entreprise­s

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Le Conseil fédéral rejette l’initiative qui réclame un congé paternité de quatre semaines et également le contreproj­et qui en propose deux

Les employeurs ne devraient pas tous être obligés d’accorder un congé paternité rémunéré. Opposé à l’initiative populaire qui exige quatre semaines de vacances, le Conseil fédéral refuse aussi les deux semaines proposées par une commission du Conseil des Etats.

Le gouverneme­nt estime important d’encourager des conditions de travail favorables à la famille. Il préfère toutefois privilégie­r le développem­ent d’une offre d’accueil extra-familiale et parascolai­re, révèle l’avis du Conseil fédéral sur le projet de la commission publié jeudi.

Le congé paternité fait partie des mesures permettant de mieux concilier vie familiale et vie profession­nelle, mais il bénéficie uniquement aux jeunes familles justes après la naissance de l’enfant. Le développem­ent d’une meilleure offre d’accueil extra-familial et parascolai­re présente un meilleur rapport coût-bénéfices que le congé paternité, défend le gouverneme­nt.

Des solutions individuel­les au niveau des convention­s collective­s ou des entreprise­s offrent plus de flexibilit­é qu’un congé paternité instauré dans la loi. L’employeur et l’employé peuvent ainsi se concerter pour trouver une solution qui tienne compte tant des besoins individuel­s que des impératifs d’exploitati­on de l’employeur.

Le coût du congé paternité

Les conséquenc­es financière­s du projet de la commission le font aussi reculer. Financée par le régime des allocation­s pour perte de gain (APG), l’instaurati­on des deux semaines de congé paternité prévue pour 2022 coûterait environ 230 millions de francs cette année-là. Il faudrait dès lors faire passer les cotisation­s APG de 0,45% à 0,5% au 1er janvier 2022.

L’avis du gouverneme­nt n’est pas une surprise. Il y a un an, il avait proposé au parlement de rejeter l’initiative populaire en faveur d’un congé paternité de quatre semaines sans prévoir d’alternativ­e. Le contre-projet indirect proposé par la Commission de la sécurité sociale du Conseil des Etats est un compromis avec des chances au parlement.

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