L’austérité allemande refait débat
En Allemagne, les chiffres du PIB publiés mercredi ont définitivement relancé le débat politique sur un arrêt de la rigueur et la nécessité d’un recours à l’endettement pour stimuler la conjoncture. D’autant que les caisses publiques sont pleines grâce aux excédents budgétaires enregistrés depuis des années. «Nous allons au-devant de plusieurs mois compliqués, qui risquent de devenir des années si le monde politique ne réagit pas», a mis en garde mercredi le responsable de la puissante fédération de l’industrie BDI, Joachim Lang.
Plusieurs cadres du Parti social-démocrate, membre de la coalition gouvernementale avec les conservateurs d’Angela Merkel, viennent d’appeler, eux aussi, à un recours à l’endettement pour financer notamment un plan de lutte contre le réchauffement climatique. Mais les conservateurs s’y opposent et entendent maintenir la politique en cours, qui consiste à garantir un budget fédéral au minimum équilibré, en vue notamment de financer les retraites d’une population vieillissante.
Plusieurs partenaires européens de l’Allemagne, comme la France, mais aussi le FMI ou la Commission européenne, demandent depuis longtemps au pays de dépenser plus pour soutenir la croissance atone. Selon un des experts qui conseillent Berlin, Christoph Schmidt, cité par «Der Spiegel», l’objectif «zéro dette» pourrait néanmoins être remis en cause «en cas de repli marqué de l’économie».
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