SUR LE TOIT DU MONDE
Le CabriO, téléphérique à toit ouvert unique en son genre, nous emmène au sommet du Stanserhorn et offre un panorama saisissant, cheveux au vent
Au sommet du Stanserhorn uranais, cheveux au vent
Connaissez-vous le CabriO? Non pas celui aux jantes brillantes qui en met plein la vue dans les virages, mais celui qui mène à la découverte du sommet du mont Stanserhorn, culminant à 1898 mètres dans les Alpes uranaises… Le spectacle est à déguster dans la région de Lucerne, où il vaut la peine de se rendre en train. Car l’arrivée à Nidwald offre la première récompense au voyageur: une vue prenante sur le lac de Sempach, entre Sursee et Lucerne. Comme une introduction à l’immersion qui va suivre, au coeur de paysages hypnotisants, ponctués de nombreuses étendues d’eau qui bordent le Stanserhorn.
Un second train en direction de Stans nous rapproche du lac des Quatre-Cantons, berceau de légendes suisses. Ce voyage permettra-t-il d’observer la couverture lisse et turquoise dans son intégralité?
Le parfum du mystère
Bercés par les ballottements du wagon et les tonalités gutturales des conversations, nous montons depuis Stans dans un petit train à voitures en bois, dont l’ouverture et la lenteur nous permettent de gratifier les quelques randonneurs d’un joyeux «Grüezi». Ce funiculaire, qui circule depuis 1893, marque le début de notre progression à travers un décor verdoyant, dans la fraîcheur des paysages montagneux. Quelques minutes au coeur des prairies de Stans et nous voilà déjà devant un CabriO à la modernité contrastante.
Une fois dedans, toutes et tous s’orientent vers les escaliers menant sur le toit du téléphérique. Le départ se fait les cheveux dans le vent. Le soleil profite de l’occasion pour nous saluer d’une lumière dorée et inattendue. Progressivement, le lac des Quatre-Cantons se dévoile, clin d’oeil complice: vu d’ici, il forme un croissant, une demi-lune. L’altitude laisse ensuite percevoir une, puis deux de ses branches; les montagnes qu’il borde entretiennent le mystère en cachant jalousement ses autres ramures. A l’arrivée, la porte du CabriO s’ouvre sur une terrasse, depuis laquelle nous pouvons observer l’impressionnante chaîne de montagnes qui entoure le Stanserhorn. L’occasion pour les curieux de retrouver le nom de chaque pic à l’aide des illustrations légendées.
Mais entre les forêts, crevasses, étendues irrégulières de neige et reliefs des montagnes, la vue, époustouflante, se passe de mots.
On boude la longue queue qui se forme derrière les Schnitzels pour se diriger vers les Alplermagronen, spécialité du canton de Nidwald. Les macaronis et pommes de terre à la crème saupoudrés de fromage et généreusement couverts d’oignons grillés font de l’oeil.
Le repas se termine par la traditionnelle compote de pommes qui l’accompagne, dont la douceur évoque un lointain caramel. C’est le ventre plein qu’on entreprend enfin l’ascension vers le sommet du Gipfel. Rien de très effrayant, il est atteint en six minutes de marche. De là, le panorama de roches et de lacs est saisissant. L’occasion de s’émerveiller une fois de plus face au paysage montagneux qui borde le Stanserhorn; s’en désenvoûter prendra du temps.