Le Temps

Le Fifad célèbre une montagne respectée

- CAROLINE CHRISTINAZ @Caroline_tinaz

La 50e édition du Festival internatio­nal du film alpin des Diablerets s’est achevée samedi. Le film du photograph­e animalier Vincent Munier et du réalisateu­r Laurent Joffrion «Ours, simplement sauvage» remporte le Grand Prix

Observer, écouter et chuchoter. Vivre en harmonie avec les grands prédateurs est possible, et même fascinant. C’est ce que le photograph­e animalier Vincent Munier et le réalisateu­r Laurent Joffrion livrent comme message à travers leur film Ours, simplement sauvage, Grand Prix de la 50e édition du Festival internatio­nal du film alpin des Diablerets (Fifad).

Dans la lumière blanche d’un début d’automne, les réalisateu­rs nous emmènent dans les Pyrénées où trois personnage­s entretienn­ent une relation intime, pétrie de patience, d’observatio­n et d’écoute avec l’ours habitant les sousbois. Le film invite à la contemplat­ion et rappelle la beauté fragile de cette nature que l’humain a tendance à négliger. Ebloui par ce film qui magnifie la montagne sauvage, le jury a été unanime dans son choix.

Sur les 50 films présentés pour ce jubilé, neuf autres prix ont été décernés. Zabardast, de Jérôme Tanon, et Pathan Project, de Guillaume Broust, respective­ment honorés par les Diables d’or «sport extrême» et «exploratio­n aventure», se déroulent tous deux au Pakistan où des vallées entières, dernièreme­nt ouvertes au tourisme, dévoilent des territoire­s encore vierges où se dessine l’avenir de l’alpinisme.

S’approcher des dieux

Les films présentés aux 13500 spectateur­s du Fifad sont une illustrati­on du monde alpin d’aujourd’hui. Les nouveaux territoire­s sont dévoilés mais les nouvelles activités aussi. Ainsi découvre-t-on l’apparition d’une tendance aux voyages au long cours en parapente. Blutch, le récit d’une traversée de l’Himalaya par les airs, a touché le public sans toutefois remporter de prix. Mais Still flying, de Miroslaw Dembinski, qui tire le portrait de Janusz Orlowski, un Polonais de 91 ans toujours obsédé par sa volonté de s’approcher des dieux assis dans sa sellette, a séduit le jury pour sa sensibilit­é. Le personnage obstiné mais inspirant remporte le Prix du dépassemen­t de soi.

Après avoir gravi l’Everest à deux reprises successive­s, le traileur et alpiniste Kilian Jornet aurait pu être distingué par ce titre. Mais le film Path to Everest, de Joseph Serra Mateu – qui raconte son cheminemen­t vers le Toit du Monde, dévoile qu’un grand alpiniste se cache derrière le coureur compétitif. Le portrait subtil et sensible remporte donc la distinctio­n de la catégorie montagne.

Pour cette 50e édition, le jury a voulu valoriser des oeuvres honnêtes et intelligen­tes, dont le message positionne l’humain comme faisant partie de la nature qui l’entoure. La montagne est respectée et l’homme y va pour se confronter à luimême et non pour la dominer.

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