Recours à l’endettement: Berlin prépare les esprits
L’économie allemande pourrait entrer en récession au troisième trimestre, a prévenu lundi la Bundesbank
«L’économie pourrait de nouveau se contracter» cet été après un recul de 0,1% du produit intérieur brut (PIB) allemand au deuxième trimestre, a indiqué dans son rapport mensuel la Bundesbank. Une récession est définie par deux trimestres d’affilée de recul du PIB.
L’Allemagne, dont l’économie repose surtout sur les exportations industrielles, est pénalisée par la guerre commerciale. Cette dégradation ravive à Berlin le débat politique sur la nécessité d’abandonner le dogme allemand de l’équilibre budgétaire, en recourant à la dette pour soutenir la conjoncture ou, à tout le moins, compenser les effets négatifs de la récession qui se profile. L’Allemagne peut, sur le papier, se le permettre après cinq années de comptes budgétaires excédentaires et des taux d’intérêt pour les emprunts à long terme attractifs.
Olaf Scholz à la manoeuvre
Officiellement, le gouvernement continue d’affirmer qu’il n’est pas question de remettre en cause la politique menée depuis plusieurs années et prévue jusqu’à au moins 2021 d’un budget fédéral au moins à l’équilibre, sans recours à de l’endettement supplémentaire.
Mais selon le Spiegel paru ce week-end, Angela Merkel et son ministre des Finances social-démocrate, Olaf Scholz, sont en fait prêts à y renoncer si le pays entre en récession. Olaf Scholz a paru ce week-end préparer les esprits à un recours à l’endettement en cas de crise sévère, dès lors que l’Allemagne resterait dans les clous avec une dette ne dépassant pas la limite fixée de 60% du PIB. «Il est parfois important, lorsque par exemple les choses changent du tout au tout, qu’on ait suffisamment de force pour réagir», a-t-il dit lors d’une journée portes ouvertes à son ministère.
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