Le grand renouvellement
La nouvelle députation neuchâteloise ne ressemblera guère à la précédente
La députation neuchâteloise sera fondamentalement remaniée en octobre. Il n’est pas impossible qu’un seul des six sortants, le PLR Philippe Bauer, reste à Berne. Et encore: il va sans doute changer de Chambre et remplacer Raphaël Comte au Conseil des Etats. Celui-ci ne sollicite pas de nouveau mandat, tout comme le socialiste Didier Berberat ainsi que les conseillers nationaux Jacques-André Maire (PS) et l’indépendant Raymond Clottu (qui siège dans le groupe UDC à Berne). Menacé par les Verts, le popiste Denis de la Reussille n’est pas assuré d’être réélu.
La gauche a conclu une large alliance incluant le PS, le POP, les Verts et SolidaritéS. Cet apparentement lui garantit deux sièges. L’un restera socialiste: le candidat le mieux placé est l’ancien président cantonal Baptiste Hurni. Les Verts, qui présentent une liste forte composée de quatre personnalités connues, ont de bonnes chances de repasser devant le POP. Ambitieuse, la vice-présidente des Verts suisses Céline Vara est favorite.
Le PLR conservera son siège. L’ancien bras droit de Didier Burkhalter, Damien Cottier, devrait succéder à Philippe Bauer, mais son activisme provoque quelques irritations et le Chaux-de-Fonnier Andreas Jurt se tient en embuscade. L’attribution du fauteuil de Raymond Clottu est la principale inconnue. L’UDC, dont la tête de liste est à nouveau Yvan Perrin, le conservera à condition de réaliser un score plus proche de celui des élections fédérales de 2015 (20,4%) que des cantonales de 2017 (11,5%). Dans le cas contraire, la gauche peut espérer le ravir. Les chances du PLR et des Vert’libéraux de s’emparer de ce mandat paraissent plus minces. Au Conseil des Etats, c’est Martine Docourt ou Silvia Locatelli qui remplacera Didier Berberat.
Les grands projets d’infrastructures ayant été votés durant la législature qui s’achève, les dossiers importants pour Neuchâtel seront les crédits de formation, recherche et innovation, les coûts de la santé, la politique des hautes écoles, la fiscalité, l’accès aux marchés publics, la péréquation financière et la libre circulation des personnes. Ce dernier sujet est primordial pour l’économie du canton, qui a besoin de relations stables avec son voisin français. ▅