TOUT SUR LE PARLEMENT FÉDÉRAL, EN CHIFFRET EN COULEURS
Le parlement suisse, ou l’Assemblée fédérale pour prendre sa désignation officielle, qui sera renouvelé le 20 octobre, est la plus haute autorité de la Confédération. Les élections fédérales, qui ont lieu tous les quatre ans en automne, offrent une occasion majeure d’influer sur la politique suisse. Non sur tel sujet spécifique, comme lors des votations, mais sur les orientations principales. Dans notre système fédéraliste de démocratie semi-directe, le parlement partage certes le pouvoir avec «le peuple et les cantons», mais ceux-ci sont plus difficiles à modifier...
Constitué en 1848, en même temps que l’Etat fédéral moderne, le parlement fédéral reproduit le modèle américain du bicamérisme, avec deux Chambres de pouvoir égal: le Conseil national, où chaque canton est représenté proportionnellement à sa population, et le Conseil des Etats, où chaque canton compte deux élus, Zurich comme Uri.
Le système en place ne permet toutefois guère de renversement soudain et les grandes mutations de l’échiquier politique ont mis des décennies pour s’opérer, qu’il s’agisse des avancées de la gauche, du recul du PLR, de l‘érosion des démocrates-chrétiens ou de l’ascension de l’UDC comme premier parti du pays.
Le parlement suisse a également mis son temps pour ressembler davantage à ceux des autres pays européens. Les femmes, qui y restent très minoritaires, ont dû attendre 1971 pour pouvoir y siéger, tandis que l’âge de la citoyenneté a été abaissé de 20 à 18 ans en 1991 seulement. Une constante reste la faible participation des citoyens aux élections fédérales. En 2015, elle n’a pas dépassé 48%, ce qui fait des abstentionnistes le «plus grand parti de Suisse».