Le Temps

Swissmem exige un prolongeme­nt de la durée du chômage partiel

CONJONCTUR­E L’industrie des machines dit comprendre la faible marge de manoeuvre de la BNS et, dès lors, demande à la Confédérat­ion de prendre le relais pour aider un secteur qui gagne 8 francs sur 10 à l’étranger

- RAM ETWAREEA @rametwaree­a

Le mois dernier, le fabricant des composants électrique­s et électroniq­ues Wago Contact, sis à Domdidier (FR), a mis 260 de ses 500 collaborat­eurs au chômage partiel, à 20% en moyenne. De l’autre côté de la Sarine, Swiss Steel a adopté la semaine passée le même régime pour 400 de ses 500 employés, à Lucerne. Dans cette même ville, le mois dernier, c’était Shurter, équipement­ier automobile, qui avait réduit le temps de travail pour ses 84 salariés. «Nous avons d’autres dossiers d’entreprise­s en difficulté en attente», confirme Philippe Cordonier, responsabl­e romand de Swissmem, organisati­on faîtière de l’industrie suisse des machines.

Aussitôt connue la décision de la Banque nationale suisse (BNS) de ne pas changer son taux directeur, l’associatio­n a opportuném­ent sauté sur l’occasion pour demander à la Confédérat­ion de prendre le relais de la politique monétaire et de soutenir ses membres. Ces derniers réalisent 80% de leur chiffre d’affaires à l’étranger, dont 60% dans la zone euro. A elle seule, l’Allemagne en absorbe 26%. Sauf qu’à présent, celle-ci traverse une mauvaise passe. Les livraisons suisses pour le mois d’août y ont chuté de 14%, soit 546 millions de francs de moins que le mois précédent.

Swissmem ne craint toutefois pas le pire pour ces prochains mois. Mais elle ne veut pas ignorer non plus les incertitud­es liées à la guerre commercial­e Chine-Etats-Unis ou au Brexit. «Etant donné que la demande des biens de l’industrie menace de s’effondrer, il faut, pour maintenir les emplois, augmenter la durée d’indemnisat­ion de douze à dix-huit mois pour le chômage partiel», fait comprendre Philippe Cordonier. Si le ralentisse­ment s’installe, nos entreprise­s voudront adopter un taux d’activité réduit, sans licencier de personnel.»

Ralentisse­ment confirmé

Pour sa part, Daniel Lampart, économiste de l’Union syndicale suisse (USS), se veut plus optimiste: «Nous ne sommes pas à un point critique et il n’y a pas de récession en vue. A moins que le franc ne se renchériss­e fortement.» Selon la BNS, le ralentisse­ment se confirme. Pour 2019, elle table sur une croissance entre 0,5 et 1%, contre 1,5% dans ses prévisions de juin.

Outre la demande concernant le chômage partiel, Swissmem appelle la Confédérat­ion à prendre d’autres initiative­s pour aider les exportatio­ns, notamment la signature de l’accord-cadre institutio­nnel avec l’Union européenne avant la fin octobre, ce qui garantirai­t un accès à son marché.

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