Le Temps

Retraite anticipée: mode d’emploi

La retraite anticipée semblait impossible à Adrien Gressot, mais au final ce fut l’une des meilleures décisions qu’il ait jamais prises. Les cotisation­s AVS n’y sont pas étrangères

- UBS SWITZERLAN­D AG

Adrien Gressot*, 61 ans, ne laisse jamais rien au hasard. Même sa retraite, ce DRH l’a préparée conscienci­eusement. Il y a trois ans, Adrien et son épouse Irène, 61 ans, participai­ent à une soirée d’informatio­n de leur banque sur le thème de la planificat­ion de la prévoyance. Ce fut le début d’une série de décisions qui aboutirent six mois plus tard à la concrétisa­tion inattendue d’un vieux rêve: la retraite anticipée.

«C’est l’une des meilleures décisions de ma vie, dit-il avec deux ans et demi de recul. J’ai enfin plus de temps pour ma famille et pour voyager avec ma femme.» Les Gressot ont deux enfants adultes; Irène n’a jamais exercé d’activité profession­nelle.

Le taux de conversion, un argument?

Mais que s’est-il passé depuis la soirée d’informatio­n? Adrien Gressot, qui gagnait autrefois 300 000 francs par an et prévoyait de partir à l’âge légal de la retraite, a été surpris en regardant d’un peu plus près le règlement et les documents de la caisse de pension de son employeur. L’institutio­n de prévoyance lui avait annoncé une nouvelle réduction, non négligeabl­e, du taux de conversion avant la fin de l’année.

L’avoir de caisse de pension d’Adrien Gressot s’élevant à 1,6 million de francs, la nouvelle réglementa­tion aurait eu un impact considérab­le. Adrien et Irène possèdent une maison familiale d’une valeur de 1,2 million de francs, hypothéqué­e à hauteur de 500000 francs, ainsi que 800000 francs de liquidités. En outre, ils avaient placé 180000 francs sur des comptes liés 3a. Adrien n’a pas tergiversé. Après avoir analysé sa situation en matière de prévoyance avec l’experte de sa banque, Adrien a commencé à envisager une retraite anticipée. A la lumière des conditions et des montants impliqués, Adrien mettait fin à son contrat de travail six mois plus tard afin de continuer à profiter du même règlement de caisse de pension, plus avantageux.

Alternativ­es à la retraite anticipée

«Hormis la retraite anticipée, la retraite partielle et la réduction du temps de travail sont également appréciées, car moins radicales. Dans tous les cas, l’employeur doit jouer le jeu tandis que l’employé apprend à lâcher prise», explique la spécialist­e en prévoyance. En effet, l’un comme l’autre contribuen­t le plus à la caisse de pension durant les dix dernières années avant la retraite, à hauteur d’environ un tiers de l’ensemble de l’avoir de caisse de pension en moyenne. Retraite partielle et réduction du temps de travail peuvent donc entraîner une lacune d’une à six années de salaire. En règle générale, la retraite anticipée coûte près d’une année de salaire par année de retraite anticipée. Cela comprend la suppressio­n des cotisation­s de caisse de pension, l’absence d’intérêts composés jusqu’à l’âge légal de la retraite, ainsi que le taux de conversion plus faible qui entraîne une rente moins élevée. Dans le même temps, les cotisation­s AVS doivent continuer à être versées jusqu’à l’âge légal de la retraite. Pour les époux Gressot, la contributi­on pour personnes sans activité lucrative s’élevait à environ 6000 francs par an.

«L’AVS est un facteur de coûts à ne pas sous-estimer lorsqu’on veut partir en retraite anticipée. Mieux vaut ne pas l’omettre du plan de prévoyance» insiste la spécialist­e. Adrien Gressot ne s’est pas laissé impression­ner par le coût total de sa retraite anticipée, puisqu’elle lui permettait tout de même de réaliser de vieux rêves, sans avoir à travailler pour le faire. De son côté, Irène a insisté pour que le versement en capital de la caisse de pension de son mari se limite à 400000 francs, car elle tenait à l’idée d’une rente viagère plus élevée. Le concept de placement patrimonia­l proposé (voir graphique) a fini par les convaincre. Les actifs du couple, s’élevant à 1,4 million de francs grâce aux retraits partiels de la caisse de pension, aux disponibil­ités et aux comptes liés 3a, furent répartis en trois catégories aux fonctions différente­s.

La catégorie I ne contient que des liquidités. Elle sert à couvrir les lacunes de revenus à court terme, notamment à la suite du départ en retraite anticipée et comprend une «réserve de secours». La catégorie II doit, d’une part, couvrir à long terme les dépenses excédentai­res et les besoins quotidiens, et, d’autre part, permettre de réaliser de vieux rêves. Enfin, la catégorie III contient 300 000 francs dont les Gressot n’ont aucun besoin immédiat et qu’ils souhaitent léguer en temps voulu à leurs deux enfants.

«Le temps est notre bien le plus précieux, il coûte donc très cher. Mais comme tout achat important, mieux vaut bien tout planifier à l’avance», estime l’experte en prévoyance de la banque. Grâce à la planificat­ion de leur prévoyance, les Gressot voient leur retraite anticipée assurée et il ne leur reste plus qu’à profiter en toute tranquilli­té d’un repos bien mérité.

* Noms des clients modifiés

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