Puigdemont libre après sa comparution devant un juge belge
L’ex-président catalan Carles Puigdemont s’est présenté volontairement aux autorités belges pour se voir signifier le mandat d’arrêt européen émis contre lui à Madrid. Un juge bruxellois a décidé vendredi de le maintenir en liberté sous certaines conditions
Le parquet de Bruxelles a précisé que c’est jeudi matin que M. Puigdemont «s’est présenté volontairement à la police judiciaire fédérale» de la capitale belge.
«Privé de liberté» puis transféré jeudi après-midi devant un juge d’instruction chargé de mettre à exécution le mandat d’arrêt, le responsable indépendantiste a expliqué «ne pas consentir à sa remise aux autorités espagnoles», a poursuivi le parquet dans un communiqué.
Vendredi, «le juge d’instruction a décidé de [le] libérer sous conditions. Parmi elles, il ne peut quitter le pays et doit rester joignable en toutes circonstances», a-t-on ajouté de même source.
Depuis que M. Puigdemont s’est réfugié en Belgique, fin octobre 2017 après la sécession avortée de la Catalogne, c’est la troisième fois que l’Espagne émet un mandat d’arrêt européen pour obtenir qu’il lui soit remis. Pour diverses raisons, les deux premières tentatives n’ont pas abouti.
Analyse approfondie nécessaire
Dans ce nouveau mandat d’arrêt émis lundi par la Cour suprême d’Espagne sont visés les délits de «sédition et détournements de fonds publics». Il s’agit désormais pour la justice belge de «vérifier si le fait qui est à la base du mandat d’arrêt européen constitue une infraction au regard du droit belge», selon le parquet de Bruxelles. «Vu la complexité du dossier et les deux mandats d’arrêt européens déjà émis précédemment contre Carles Puigdemont, le dossier demande une analyse juridique approfondie», avait-il fait valoir en accusant réception du document espagnol.
Carles Puigdemont vit actuellement à Waterloo, au sud de Bruxelles. Vendredi, il s’est dit «disponible» pour répondre à toute convocation de la justice belge. Ses services ont précisé que pour s’opposer à sa remise à l’Espagne il avait plaidé devant le juge belge «son immunité en tant que membre du Parlement européen».