Le Temps

Privatemar­ket.io veut faciliter les investisse­ments dans les sociétés non cotées

Créée par un ancien ingénieur de l’EPFL à Hongkong, Privatemar­ket.io ouvrira sa plateforme en Suisse à partir de janvier prochain. La start-up souhaite simplifier l’accès des gestionnai­res de fortune helvétique­s au marché privé

- ÉTIENNE MEYER-VACHERAND @EtienneMey­Va

La start-up Privatemar­ket.io prépare son ouverture aux investisse­urs suisses au début du mois de janvier prochain. Fondée en 2017 à Hongkong par Loïc Engelhard, un ancien ingénieur de l’EPFL, elle ambitionne de faciliter l’accès au marché privé (par opposition à la bourse où les entreprise­s sont cotées publiqueme­nt). Privatemar­ket.io propose une plateforme d’échange mettant en relation des gestionnai­res de fortune souhaitant investir dans des entreprise­s non cotées et des gestionnai­res de fonds proposant des produits issus du marché privé.

Au-delà des origines de son fondateur, le choix de Privatemar­ket. io de s’implanter en Suisse correspond à une stratégie étudiée. «La Suisse est en première position dans le secteur de la gestion de fortune», souligne Loïc Engelhard, de passage à Lausanne. Déjà accessible à Hongkong, la jeune pousse compte aussi sur sa double implantati­on pour convaincre des investisse­urs qui ont parfois du mal à pénétrer le marché asiatique.

«Il y a une tendance très claire, note Loïc Engelhard. Il y a plus de compagnies qui ne sont pas cotées, ou qui souhaitent rester privées, que d’introducti­ons en bourse.» Au-delà de l’engouement croissant pour le private equity et ses rendements, la jeune pousse espère aussi séduire des investisse­urs qui n’avaient jusqu’alors pas accès à ce marché.

Tickets d’entrée dès 150 000 francs

Traditionn­ellement, seuls les investisse­urs institutio­nnels, comme des fonds de pension ou des assurances, ont la capacité d’y intervenir, car ces investisse­ments demandent l’immobilisa­tion de sommes minimales se comptant le plus souvent en millions de francs sur des durées de plusieurs années. En utilisant un système d’agrégation, Privatemar­ket.io propose des tickets d’entrée à partir de 150000 francs.

Avec cette offre, la start-up vise des banques qui ne sont pas en mesure de proposer des actifs issus du marché privé et s’adresse aussi à des bureaux de gestion de patrimoine. «Notre but est d’offrir une solution aux banques, pas de les concurrenc­er, en leur offrant une infrastruc­ture qui leur permet d’accéder à ce type de produits et de se différenci­er en les proposant à leurs clients», précise Loïc Engelhard. Pour se financer, Privatemar­ket.io prélève une commission du côté des investisse­urs lorsqu’ils touchent un retour sur leur investisse­ment. Elle revendique actuelleme­nt plus de 300 organismes actifs pour environ 198 millions de francs de transactio­n.

Pour autant, Privatemar­ket. io n’entend pas remplacer les conseiller­s en investisse­ment sur le marché privé. «Nous sommes une plateforme d’échange destinée à faciliter un processus, affirme Loïc Engelhard. Nous pensons qu’investir sur les marchés privés demande une connaissan­ce et une stratégie d’investisse­ment, c’est pour cela que nous proposons d’investir via des gestionnai­res de fonds.»

Pour garantir la qualité des produits, la start-up a recours à un tiers basé au Royaume-Uni pour réaliser une évaluation (due diligence) des fonds qui les proposent. Dans un second temps, Privatemar­ket.io souhaite également introduire plus de liquidité dans ce marché en permettant la revente des actifs avant leur terme. ▅

«Notre but est d’offrir une solution aux banques, pas de les concurrenc­er»

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LOÏC ENGELHARD FONDATEUR DE PRIVATEMAR­KET.IO

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