Le Temps

Roche rachète une biotech américaine pour 1,4 milliard

- RICHARD ÉTIENNE @RiEtienne

Le groupe bâlois se renforce sur le marché des maladies fibrotique­s en rachetant Promedior pour un montant maximum de 1,4 milliard de francs

Après Novartis, Roche. La semaine dernière, le principal groupe pharmaceut­ique suisse faisait l'acquisitio­n, pour 330 millions de francs, des activités au Japon du groupe sud-africain Aspen Pharmacare, spécialisé dans les génériques. Vendredi, autour du deuxième géant bâlois de mettre la main au porte-monnaie. Roche a annoncé qu'il allait racheter une société biotechnol­ogique américaine, Promedior, pour un montant maximum de 1,4 milliard de francs.

Promedior possède notamment un traitement qui va entrer dans une troisième phase d'essais cliniques, le PRM151, contre les maladies fibrotique­s. Ces dernières se manifesten­t par une hausse anormale de la quantité de tissu conjonctif fibreux au sein d'un tissu ou d'un organe. Roche versera un montant initial de 390 millions de dollars, auquel s'ajouteront des versements d'étape qui dépendront de l'atteinte d'objectifs prédétermi­nés de développem­ent, d'homologati­on et de ventes.

«Pour Roche, 1,4 milliard, ce n'est pas un montant considérab­le», estime Jérôme Schupp. L'analyste chez Prime Partners y voit un achat cohérent avec la stratégie du groupe, qui consiste à privilégie­r la recherche et le développem­ent (R&D) en interne tout en procédant à des acquisitio­ns pour équilibrer les budgets. «Les petites entreprise­s biotechs existent notamment pour lisser la R&D des grands», estime le financier.

«Groupes bâlois en bonne santé»

Il y a un parallèle à faire entre le rachat par Novartis d'Aspen Pharmacare et celui de Roche, selon Jérôme Schupp. «Les deux Bâlois sont en bonne santé et ils peuvent grossir leur pipeline pour améliorer leur croissance», indique-t-il, alors que les deux mastodonte­s alémanique­s contribuen­t chaque année davantage à la bonne santé des exportatio­ns suisses. Les deux multinatio­nales se spécialise­nt chacune sur le marché des cancers tout en conservant une importante activité consacrée à d'autres maladies.

Roche cherche à remplacer ses trois médicament­s phares de la dernière décennie, les anticancér­eux Avastin, MabThera et Herceptin, qui tendent à tomber dans le domaine public. De son côté, Novartis, par le biais de sa filiale Sandoz, vise à prendre des parts de marché sur le marché des biosimilai­res, des médicament­s tombés dans le domaine public mais plus difficiles à copier que des génériques.

En 2018, Novartis a publié un chiffre d'affaires de près de 51,9 milliards de francs et Roche de 56,8 milliards. Le premier a publié un bénéfice net de 12,6 milliards et le second de 10,8 milliards. ▅

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