Le 2e Sommet du digital a réuni Ermotti et Thiam
Pour la première fois, les dirigeants d’UBS et de Credit Suisse se sont retrouvés au sein d’un panel à l’occasion du second Sommet du digital suisse, organisé lundi et mardi par Digitalswitzerland
Le changement numérique s'accélère. Le 2e Sommet du digital suisse, organisé par Digitalswitzerland, en collaboration avec Ringier (copropriétaire du Temps), Swisscom, EY Switzerland et Mercedes-Benz Suisse, en témoigne. Lundi soir et mardi matin à Zurich, le sommet a réuni près de 200 personnalités de l'économie, des universités et de la politique qui se sont rencontrées pour discuter de la numérisation.
Pour la première fois, Sergio Ermotti, président de la direction d'UBS, et Tidjane Thiam, président de la direction de Credit Suisse, se sont fait face publiquement pour débattre du «nouveau monde de la finance». Thomas Jordan, président de la direction de la BNS, s'est exprimé sur «l'avenir de l'argent», Guillaume Pousaz, patron de Checkout, sur celui des paiements et Vasant Narasimhan, président de la direction du groupe Novartis, sur celui des sciences de la vie.
Selon Ivo Furrer, qui s'exprime en tant que président de Digitalswitzerland, dont sont membres Julius Baer et Helvetia, deux sociétés dont il est administrateur, «notre vision consiste à améliorer les conditions-cadres de la numérisation et à renforcer les différents stakeholders que sont l'économie, la politique et les universités». A son avis, tant Helvetia que Julius Baer peuvent en profiter par exemple au sein de la plateforme Digitalswitzerland en s'engageant pour divers projets.
Selon le classement de compétitivité numérique de l'IMD, la Suisse occupe le cinquième rang. En matière de conditions-cadres à améliorer, Ivo Furrer pense par exemple à la fiscalité des start-up. Les jeunes pousses doivent relever un double défi, ajoute-t-il, l'accès aux fonds de capital-risque d'une part et un traitement fiscal parfois très lourd.
Importance des infrastructures
Dans une période de disruption comme aujourd'hui, «la Suisse est bien positionnée, même si ce n'est pas le cas dans tous les domaines. Nous sommes même extrêmement forts dans les infrastructures télécoms, lesquelles sont essentielles dans le processus de numérisation», déclare Peter Kurer, président de Sunrise et membre du conseil de SoftwareOne, après avoir été président d'UBS. Il ajoute que «Sunrise a le meilleur réseau 5G non seulement en Suisse, mais également en Europe, ce qui est central pour la digitalisation d'un pays».
«La Suisse profite également de la qualité de ses écoles polytechniques fédérales, tant de Lausanne que de Zurich, grâce à l'impulsion qu'elles donnent aux projets d'innovation», ajoute-t-il. Enfin, le président de Sunrise souligne «l'abondance d'excellentes start-up B2B (services aux entreprises), mais peut-être moins dans le B2C (services aux consommateurs), tant dans la fintech que la regtech (technologie de la réglementation)».
Le potentiel d'amélioration réside, selon Peter Kurer, en particulier dans le financement des start-up et dans la cybersecurité, où la Suisse est sans doute en retard.
▅