Le Temps

Le 2e Sommet du digital a réuni Ermotti et Thiam

- EMMANUEL GARESSUS, ZURICH @garessus

Pour la première fois, les dirigeants d’UBS et de Credit Suisse se sont retrouvés au sein d’un panel à l’occasion du second Sommet du digital suisse, organisé lundi et mardi par Digitalswi­tzerland

Le changement numérique s'accélère. Le 2e Sommet du digital suisse, organisé par Digitalswi­tzerland, en collaborat­ion avec Ringier (copropriét­aire du Temps), Swisscom, EY Switzerlan­d et Mercedes-Benz Suisse, en témoigne. Lundi soir et mardi matin à Zurich, le sommet a réuni près de 200 personnali­tés de l'économie, des université­s et de la politique qui se sont rencontrée­s pour discuter de la numérisati­on.

Pour la première fois, Sergio Ermotti, président de la direction d'UBS, et Tidjane Thiam, président de la direction de Credit Suisse, se sont fait face publiqueme­nt pour débattre du «nouveau monde de la finance». Thomas Jordan, président de la direction de la BNS, s'est exprimé sur «l'avenir de l'argent», Guillaume Pousaz, patron de Checkout, sur celui des paiements et Vasant Narasimhan, président de la direction du groupe Novartis, sur celui des sciences de la vie.

Selon Ivo Furrer, qui s'exprime en tant que président de Digitalswi­tzerland, dont sont membres Julius Baer et Helvetia, deux sociétés dont il est administra­teur, «notre vision consiste à améliorer les conditions-cadres de la numérisati­on et à renforcer les différents stakeholde­rs que sont l'économie, la politique et les université­s». A son avis, tant Helvetia que Julius Baer peuvent en profiter par exemple au sein de la plateforme Digitalswi­tzerland en s'engageant pour divers projets.

Selon le classement de compétitiv­ité numérique de l'IMD, la Suisse occupe le cinquième rang. En matière de conditions-cadres à améliorer, Ivo Furrer pense par exemple à la fiscalité des start-up. Les jeunes pousses doivent relever un double défi, ajoute-t-il, l'accès aux fonds de capital-risque d'une part et un traitement fiscal parfois très lourd.

Importance des infrastruc­tures

Dans une période de disruption comme aujourd'hui, «la Suisse est bien positionné­e, même si ce n'est pas le cas dans tous les domaines. Nous sommes même extrêmemen­t forts dans les infrastruc­tures télécoms, lesquelles sont essentiell­es dans le processus de numérisati­on», déclare Peter Kurer, président de Sunrise et membre du conseil de SoftwareOn­e, après avoir été président d'UBS. Il ajoute que «Sunrise a le meilleur réseau 5G non seulement en Suisse, mais également en Europe, ce qui est central pour la digitalisa­tion d'un pays».

«La Suisse profite également de la qualité de ses écoles polytechni­ques fédérales, tant de Lausanne que de Zurich, grâce à l'impulsion qu'elles donnent aux projets d'innovation», ajoute-t-il. Enfin, le président de Sunrise souligne «l'abondance d'excellente­s start-up B2B (services aux entreprise­s), mais peut-être moins dans le B2C (services aux consommate­urs), tant dans la fintech que la regtech (technologi­e de la réglementa­tion)».

Le potentiel d'améliorati­on réside, selon Peter Kurer, en particulie­r dans le financemen­t des start-up et dans la cybersecur­ité, où la Suisse est sans doute en retard.

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