Le pari de la paix risqué de Volodymyr Zelensky
Lundi prochain, à Paris, le président ukrainien Volodymyr Zelensky se retrouvera sous la pression des Russes, mais aussi des Allemands et des Français, alors qu’une partie importante de l’opinion ukrainienne refuse une sortie du conflit qui s’apparenterait à une capitulation aux conditions du Kremlin.
A quelques jours de son premier sommet en format Normandie, Volodymyr Zelensky a confié à Stanytsia Louhanska la «timeline» qu’il souhaite apporter à Paris lors des pourparlers du 9 décembre entre l’Ukraine et la Russie.
«La première étape, c’est la libération de tous les prisonniers ukrainiens. Deuxième étape: trouver une solution à ces cessez-le-feu bidons qui durent trois jours, a-t-il poursuivi. Ensuite, il s’agit du contrôle par l’Ukraine de sa frontière avec la Russie. La quatrième question n’est pas la plus simple: organiser des élections sur ces territoires redevenus des territoires ukrainiens.»
Un peu plus tard, le 27 novembre, Volodymyr Zelensky a concédé qu’il «n’attendait pas de la rencontre qu’elle mette fin immédiatement à la guerre». L’objectif est plutôt de «simplement ouvrir un dialogue avec le président russe Poutine», alors que Paris et Berlin montrent des signes d’apaisement envers Moscou, qui dicterait ses conditions de sortie de conflit.
Popularité en baisse
A Kiev, une grande partie de l’opinion craint que, lundi, Zelensky ne se retrouve très seul en première ligne face à Poutine, Macron et Merkel. Selon le politologue Volodymyr Fesenko, «le mouvement anti-capitulation repose sur une base sociologique considérable», bien plus que les 25% qui n’ont pas voté pour Zelensky en avril dernier.
Par ailleurs, ce dernier, élu par un razde-marée, voit sa popularité s’effilocher. Sa cote de confiance est passée de 72% en septembre à 52% en novembre, tandis que le pourcentage d’Ukrainiens estimant que le pays va dans la bonne direction est passé de 57 à 37% en novembre.
«La population continue de donner crédit à la stratégie de paix de Volodymyr Zelensky, mais s’interroge sur ses options politico-économiques», estime Volodymyr Fesenko, néanmoins le jeune président n’a plus le droit à l’erreur car sa lune de miel avec l’Ukraine semble se terminer.
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