5G: on n’en sait rien!

Ils ont fait preuve de bon sens ces 20 experts qui ont produit un rapport sur la téléphonie mobile et son rayonnement. Après un an de travaux, ils ont répondu: on ne sait pas! La 5G est-elle dangereuse? Sans doute pas, mais peutêtre un peu. En fait ils n’en savent rien car cette 5G n’est encore véritablement utilisée nulle part. Elle commence seulement à se déployer dans quelques pays. Impossible d’en mesurer l’impact. Ils ont donc étudié les effets de la 4G. Et à ce stade, rien n’indique qu’il y ait un danger avéré pour la santé. Mais on ne peut pas non plus dire que c’est sans effet… A partir de là, on extrapole sur la 5G, qui, en termes de rayonnement non ionisant, ne devrait pas marquer une rupture significative. Les opérateurs affirment même que l’impact sera plus faible. Tout cela est assez technique. Mais surtout trop mouvant pour tirer une quelconque conclusion. La quantité de données transmise par les réseaux mobiles double tous les 12 à 18 mois. Le vrai changement de la 5G sera le basculement dans l’internet des objets. Cela va démultiplier les mises en réseau et les échanges de données dans des proportions jusqu’ici inconnues. Est-ce grave docteur? On ne sait pas, puisque cela n’existe pas encore! Certaines études montrent bien une modification des tissus par le rayonnement non ionisant, donc un impact qui peut entraîner des cancers. Mais ces résultats ne sont pas homogènes, les effets limités. Rien de concluant. Comme les experts devaient tenir compte de deux lois pour investiguer, celle sur la protection de l’environnement et celle sur les télécommunications, ils étaient soumis à des injonctions contradictoires. La première loi incite à la prudence au nom du principe de précaution. La seconde à l’action au nom de l’économie. Comme la science n’est pas prête à trancher de sitôt, la décision ne peut être que politique. Elle reflétera un choix de société: celle du risque ou celle de la prévention. Bon travail Mme Sommaruga!