Le Temps

En combiné, tout change et le meilleur reste

- LIONEL PITTET @lionel_pittet

Malgré un nouveau règlement qui doit rééquilibr­er la bataille entre technicien­s et champions de vitesse, le premier combiné alpin de la saison a été remporté par le détenteur du globe de cristal de la spécialité, Alexis Pinturault

Cette fois, c’est sûr: il respire. Donné pour mort durant l’hiver dernier par l’ensemble des acteurs du Cirque blanc, le combiné alpin est reparti pour un nouveau cycle en Coupe du monde.

Le premier de la saison aurait dû se dérouler chez les femmes du côté de Val d’Isère, mais les conditions météo du week-end précédant les fêtes de fin d’année ont conduit à son annulation. Ce dimanche à Bormio (Italie), les hommes ont par contre pu en découdre. La victoire est revenue au Français Alexis Pinturault, devant le Norvégien Aleksander Kilde et le Suisse Loïc Meillard, qui monte sur un podium pour la première fois cette saison.

Il y aura encore deux combinés masculins, à Wengen, où l’épreuve est si populaire, ainsi qu’à Hinterstod­er (Autriche). Côté féminin, il s’en disputera trois à Altenmarkt (Autriche), Crans-Montana et La Thuile (Italie). Après ces courses, des globes de cristal de la spécialité seront distribués, exactement comme avant. Mais l’épreuve, elle, a un peu changé. Pour lui donner une nouvelle chance, il fallait tenter de la rendre plus attractive.

Ordre inversé

La plupart des skieuses et des skieurs aiment le combiné pour ce qu’il représente: la possibilit­é pour l’athlète complet de se distinguer tant face au slalomeur incapable de s’engager à corps perdu dans la pente que face au descendeur trop brutal pour dribbler des piquets serrés. Mais course après course, les résultats répétaient le même schéma: les spécialist­es de vitesse prenaient de l’avance lors de la première manche (descente ou super-G) puis devaient s’élancer en dernier lors de la seconde (slalom) sur une piste déjà abîmée, tandis qu’elle était parfaite pour le passage des technicien­s. Qui souvent avaient viré en tête, pour ne plus être inquiétés.

Le nouveau règlement inverse les rôles: ceux qui brillent en vitesse lors de la première manche ouvrent le bal ensuite. A Bormio, où les six meilleurs temps du super-G initial ont logiquemen­t été réalisés par des spécialist­es, ils devaient donc avoir une chance de faire la différence grâce à des conditions de neige optimales.

Loïc Meillard à 5 centièmes

Un seul homme en a réellement profité: Aleksander Kilde. Après avoir signé le meilleur chrono de la première manche, le Norvégien de 27 ans a inauguré le parcours de slalom avec beaucoup d’agressivit­é. De quoi mettre au défi les technicien­s… et déclasser ses camarades descendeur­s. L’Italien Dominik Paris, vainqueur des deux descentes dans la station lombarde vendredi et samedi? Relégué à plus de 6 secondes. Les Suisses Urs Kryenbühl et Gino Caviezel? Repoussés au 22e et 8e rangs. L’Autrichien Matthias Mayer? Eliminé après avoir enfourché une porte.

Même Loïc Meillard, meilleur technicien après le super-G, n’a pas réussi à revenir sur Aleksander Kilde, restant à 5 petits centièmes de seconde. Il s’en est donc fallu de peu pour qu’un spécialist­e triomphe lors du premier combiné de la saison. Mais ce n’est pas arrivé, la faute à Alexis Pinturault, qui a fait parler sa dextérité en slalom pour s’imposer avec 5 dixièmes de seconde d’avance.

Le Français de 28 ans, que beaucoup voient comme le favori au classement général de la Coupe du monde après la retraite de Marcel Hirscher, est un vrai polyvalent, à qui le combiné alpin réussit donc parfaiteme­nt. Son succès à Bormio est le neuvième de sa carrière dans ce type d’épreuve. L’ordre de passage peut bien changer pour rebattre les cartes, le patron reste le patron. ■

Pinturault est un vrai polyvalent, à qui le combiné alpin réussit donc parfaiteme­nt

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