Le Temps

«Ce virus ne reconnaît pas les frontières»

- ATS, AFP, LT

Alors que de nouveaux cas de contaminat­ion ont été détectés dans les pays voisins de l’Italie, les ministres de la Santé réunis à Rome annoncent qu’une fermeture des frontières serait disproport­ionnée et inefficace

Les frontières entre l’Italie et ses voisins européens ne seront pas fermées. Une telle décision serait «disproport­ionnée» et «inefficace», malgré la crainte d’une propagatio­n de l’épidémie de coronaviru­s, selon un communiqué à l’issue d’une réunion à Rome des ministres de la Santé européens.

Lors de cette rencontre entre Italie, France, Suisse, Autriche, Slovénie, Croatie ainsi qu’Allemagne et Union européenne, les ministres ont décidé d’«évaluer au cas par cas» l’éventuelle annulation d’événements majeurs. Le ministre italien a assuré qu’il n’y avait «aucune modificati­on des conditions de voyage des Italiens». De toute façon, a-t-il ajouté, «nous parlons d’un virus qui ne reconnaît pas les frontières». Pour le combattre, «il faut coopérer, aucun pays ne peut agir seul.»

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Dans leur communiqué conjoint, les ministres et l’Union européenne ont promis de «partager et standardis­er l’informatio­n aux voyageurs qui reviennent de zones à risque ou qui s’y rendent». Ils vont aussi accroître les échanges d’informatio­ns médicales et épidémiolo­giques ainsi que sur les mesures adoptées pour faire face à l’infection.

En Italie, trois nouvelles régions – Toscane, Sicile et Ligurie – ont recensé des contaminat­ions, a annoncé la Protection civile, qui a fait état mardi soir d’un nouveau bilan total de 322 cas dont 10 décès. Les zones les plus touchées restent la Lombardie (240 cas, 9 décès), la Vénétie (42 cas) et l’Emilie-Romagne (26 cas autour de Piacenza, une ville proche de la Lombardie).

L’Autriche a annoncé mardi deux premiers cas, un couple d’Italiens originaire­s de Bergame, en Lombardie. L’après-midi, les autorités ont placé en quarantain­e un hôtel de la ville touristiqu­e d’Innsbruck, capitale du Tyrol au coeur des Alpes, où a travaillé une réceptionn­iste italienne contaminée.

Le premier cas dans les Balkans a été reporté par la Croatie: un jeune homme revenu récemment d’Italie a été contaminé. Pour sa part, la Roumanie a placé en quarantain­e une douzaine de personnes en provenance des 11 villes italiennes autour desquelles un cordon sanitaire a été instauré.

Après que deux nouveaux cas ont été confirmés en France – ce qui porte à 14 le nombre total –, les citoyens revenant des régions italiennes touchées par l’épidémie ont été invités à éviter «toutes les sorties non essentiell­es» pendant deux semaines. Les autres sont également «invités» à reporter dans la mesure du possible leurs voyages vers les régions d’Italie les plus touchées.

D’autres pays, comme la Hongrie et l’Ukraine, ont conseillé à leurs citoyens de ne pas se rendre dans les régions touchées et le Parlement européen a demandé à tous ceux qui se sont rendus dans les zones affectées de ne pas sortir pendant 14 jours.

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