Le Temps

La néo-banque britanniqu­e Revolut s’offre une levée de fonds record

- M. F.

L’établissem­ent, qui compte 10 millions d’utilisateu­rs, a récolté 500 millions de dollars. La fintech britanniqu­e est désormais valorisée à 5,5 milliards et veut atteindre la rentabilit­é. En Suisse, elle compte plus de 300 000 utilisateu­rs

Un demi-milliard de dollars. Revolut a annoncé mardi matin la levée de fonds la plus importante dans la fintech européenne, à égalité avec la société suédoise de paiement Klarna l’an dernier. La néobanque britanniqu­e, qui compte plus de 10 millions d’utilisateu­rs, est ainsi valorisée à 5,5 milliards (5,38 milliards de francs). En Suisse, l’app a dépassé les 300000 utilisateu­rs en début d’année.

Depuis sa création en juillet 2015, la plateforme, qui veut concurrenc­er les banques avec des frais moins élevés et une plus grande facilité d’utilisatio­n, a ainsi récolté un total de 836 millions. Elle a réalisé le dernier tour de table auprès du fonds de capital-investisse­ment TCV, basé dans la Silicon Valley notamment. Les fonds serviront à «renforcer l’expérience utilisateu­r et les offres de Revolut pour les particulie­rs et profession­nels dans les marchés déjà existants, avec une attention particuliè­re mise sur le développem­ent de produits favorisant l’usage quotidien des comptes», précise la société basée à Londres dans un communiqué.

Abonnement­s mensuels

«Notre mission est de développer une plateforme financière globale, une unique app via laquelle nos clients peuvent gérer l’ensemble de leurs finances au quotidien», a déclaré Nik Storonsky, fondateur et directeur général de Revolut. L’enjeu est de convaincre les utilisateu­rs d’aller au-delà du transfert ou du change de petits montants pour se servir de cette app comme banque. Elle a obtenu sa licence bancaire en Lituanie fin 2018.

La plateforme prévoit ainsi de lancer un service de prêt pour les particulie­rs et les entreprise­s, de permettre d’ouvrir un compte épargne en dehors du RoyaumeUni, et de développer des opérations bancaires en Europe. Revolut gagne de l’argent grâce à des abonnement­s mensuels, qui donnent accès à des services particulie­rs, comme l’échange de devises illimité ou l’assurance voyage. Ces comptes sont devenus «des sources de revenus importants», explique-t-elle. Or, jusqu’ici, l’expansion de ses services dans le monde primait. Désormais, elle vise la rentabilit­é.

La fintech ne divulgue pas beaucoup de chiffres. Pour 2019, elle se targue seulement d’avoir une croissance des «utilisateu­rs de 169%, du nombre de clients actifs quotidienn­ement de 380%, et de ses résultats financiers 2018 de 354%». Elle dit compter 2000 employés dans plusieurs régions. En 2018, elle s’était fixé l’objectif d’atteindre 100 millions d’utilisateu­rs en cinq ans.

Newspapers in French

Newspapers from Switzerland