Penelope Fillon, le maillon faible
L’épouse de l’ancien premier ministre français n’a pas convaincu, jeudi, lors du procès sur ses emplois présumés fictifs
Penelope Fillon vit sur une corde raide. Depuis les révélations du Canard enchaîné, le 25 janvier 2017, sur ses présumés emplois fictifs comme assistante parlementaire entre 1998 et 2013, l’épouse de l’ancien candidat français à la présidentielle soutient sans convaincre la version des faits donnée par son mari. Une impression confirmée jeudi, lors de son audition au Tribunal de Paris, devant lequel elle comparait entre autres, aux côtés de François Fillon et de l’ex-suppléant de celui-ci Marc Joulaud, pour «détournement de fonds publics» et «abus de biens sociaux». Contrats, montant des rémunérations, périodes d’emploi… tout était, selon elle, dirigé et contrôlé par son époux.
Rapports disparus
L’intérêt de cet interrogatoire était d’en savoir plus sur les travaux effectués par Penelope Fillon à Sablé-surSarthe, où l’ex-premier ministre est élu député pour la première fois en 1981. Or là-dessus… rien. «Des petites tâches comme le courrier, des revues de presse, des fiches pour ses visites en mairie…» Seule trace de ces travaux d’assistante parlementaire, rémunérée dès cette année-là à un taux souvent supérieur aux autres collaborateurs de son époux? Des «rapports de 50 à 60 pages» alors remis à François Fillon. Problème: aucun d’entre eux n’a été retrouvé…
L’ex-candidat de la droite, qui a remercié d’emblée la présidente d’avoir redit la présomption d’innocence, ne se laissera pas faire. Jusqu’au 11 mars, il bataillera, comme il l’a fait dès hier, pour «sauver son honneur», témoins à l’appui. Soit. Mais comment Penelope Clarke, étudiante en droit en Angleterre où elle espérait devenir notaire avant de rencontrer son futur mari, peut-elle avoir ignoré tout le volet administratif de ses emplois, pour lesquels l’Assemblée nationale, partie civile, réclame un remboursement de 1 million d’euros? «Nous avons mal pour vous. Nous compatissons», ont asséné jeudi les deux procureurs. Ils n’étaient pas les seuls.
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