Le Temps

Le marché suisse du travail n’est pas déstabilis­é

- RACHEL RICHTERICH @RRichteric­h

En l’espace de deux semaines, 26 000 personnes en Suisse ont perdu leur emploi. Le pointage formulé jeudi par le Secrétaria­t d’Etat à l’économie (Seco) sur le chômage a de quoi effrayer quant aux conséquenc­es que pourrait avoir la crise sanitaire sur le marché du travail helvétique à terme. «C’est très inquiétant, évidemment, car c’est une crise extrême que nous sommes en train de vivre», commente vendredi pour Le Temps Martin Eichler, chef économiste chez BAK Economics. «Ces chiffres restent toutefois de l’ordre de ce que nous attendions maintenant», poursuit-il.

Dans ses dernières prévisions, publiées il y a une dizaine de jours, l’institut de recherche bâlois disait en effet tabler sur un taux de chômage relevé à 3,5% cet été, contre 2,5% avant la pandémie de Covid-19. Ce qui représente 50 000 chômeurs supplément­aires d’ici à cet été.

Du côté de Credit Suisse, qui tablait la semaine dernière encore sur un chômage à de 2,9% à fin 2020, on confirme que «l’optimisme se dissipe quelque peu», note Emilie Gachet. La banque tablait sur un scénario de sortie de crise de deux mois, qui aujourd’hui s’éloigne. «Nous aurons une meilleure vision d’ensemble après la publicatio­n des chiffres définitifs et par secteurs du mois de mars», prévue mercredi prochain, relève Emilie Gachet.

L’économiste insiste sur l’importance du chômage partiel, pour maintenir l’emploi et la capacité de consommati­on, nécessaire à une reprise rapide. Un outil dont ne disposent pas, par exemple, les Etats-Unis, qui faisaient état, jeudi, de 10 millions d’inscriptio­ns au chômage ces deux dernières semaines. Ainsi, même si l’ampleur du nombre de personnes touchées par le chômage partiel à ce jour en Suisse surprend – 1,2 million selon le Seco –, «cela prouve que cet instrument joue plus que jamais son rôle de stabilisat­eur sur le marché de l’emploi», souligne Martin Eichler. ▅

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