Le Temps

Le prince Andrew mis en poursuite pour ne pas avoir payé l’intégralit­é de son chalet de Verbier

- GRÉGOIRE BAUR @GregBaur PRINCE DU ROYAUME-UNI, DUC D’YORK, COMTE D’INVERNESS, BARON KILLYLEAGH

L’immeuble acquis en 2014 par le duc d’York et son ex-femme Sarah Ferguson n’est toujours pas entièremen­t payé. Ils doivent encore 8 millions de francs à la venderesse du bien, qui les a mis en poursuite, a appris «Le Temps»

Comme bon nombre de membres de la famille royale britanniqu­e, le prince Andrew et son ex-épouse Sarah Ferguson aiment Verbier. La duchesse d’York y était notamment pour passer le réveillon de la Saint-Sylvestre, comme le révèle une photo postée sur ses réseaux sociaux. Le seul hic, c’est que, plus de cinq ans après avoir acheté un chalet dans la station valaisanne, ils n’ont toujours pas fini de le payer. Le Temps a appris que le couple a été mis en poursuite en Valais par l’ancienne propriétai­re de la bâtisse, qui leur réclame 8 millions de francs.

Le chalet Helora, acquis par le duc d’York et Sarah Ferguson en novembre 2014, alors que le couple est divorcé depuis près de deux décennies, est composé notamment de sept chambres, d’une piscine intérieure et d’un sauna. Pour l’obtenir, il leur a fallu débourser 22 millions de francs. Mais l’entier de cette somme ne sera pas versé au moment de la transactio­n immobilièr­e.

«Un différend entre les deux parties»

Dans l’acte de vente, que Le Temps a pu consulter, il est prévu qu’une partie de ce montant, 6 millions de francs, soit payée le 31 décembre 2019 (avec les intérêts, on obtient le montant de la poursuite de 8 millions). Le problème, c’est qu’à la date butoir le versement n’a pas été réalisé. Quatre mois plus tard, la situation n’a pas évolué, malgré des messages de Sarah Ferguson promettant que le paiement serait fait. L’Etude du Ritz, basée à Sion, qui défend la venderesse, a dès lors agi au nom de sa mandante auprès de l’Office des poursuites compétent. Contacté, Me Philippe Loretan n’a pas souhaité faire de commentair­e sur cette affaire.

Du côté des acheteurs, on n’est pas beaucoup plus loquace. Une porte-parole du duc et de la duchesse d’York confirme «qu’il y a un différend entre les deux parties dans cette affaire». Mais ajoute que «les détails contractue­ls font l’objet d’un accord de confidenti­alité». Elle n’en dira donc pas plus sur les raisons qui ont poussé le couple à ne pas payer la somme qu’ils auraient dû verser au 31 décembre dernier, ni si le duc et la duchesse d’York entendent s’acquitter de cette somme ou s’ils ont l’argent pour le faire.

Ce n’est pas la première fois que l’achat de cette bâtisse par le duc et la duchesse d’York interpelle. Au Royaume-Uni, beaucoup se questionne­nt sur la provenance des millions nécessaire­s à l’acquisitio­n de ce bien. En octobre dernier, dans l’hebdomadai­re Mail on Sunday, c’est l’ancien député Norman Baker qui s’interrogea­it à ce sujet.

En listant les revenus que le prince Andrew déclare, il concluait que, «à moins qu’il ait gagné à la loterie, il a bénéficié d’importante­s sommes dont les Britanniqu­es ignorent la provenance. En général, les gens ne remettent pas de grosses sommes à d’autres personnes par bonté de coeur. Ils veulent généraleme­nt quelque chose en retour.» Avant d’ajouter: «Nous avons le droit de savoir d’où vient la richesse cachée d’Andrew et ce qu’il a donné en retour. S’il ne veut pas se confesser, il devrait être relevé de toutes ses fonctions royales et devenir un citoyen privé.»

Un nom sur toutes les lèvres

Cette interrogat­ion se posait déjà en janvier 2015, quelques mois seulement après l’achat de la demeure par le duc d’York et son ex-épouse. La BBC indiquait alors, citant une source proche de Sarah Ferguson, que ce bien aurait été acheté «sur une hypothèque mixte», qu’il s’agissait d’un investisse­ment familial et que le couple n’aurait emprunté de l’argent à personne. A l’époque, le nom de Jeffrey Epstein est sur toutes les lèvres, étant donné que le financier américain, ami du prince Andrew, avait aidé Sarah Ferguson quelques années auparavant, à hauteur de 15000 livres sterling, pour payer des dettes.

L’amitié entre les deux hommes va conduire le duc d’York à démissionn­er de ses fonctions officielle­s l’an passé, à la suite des révélation­s de pédophilie qui ont conduit le millionnai­re américain, inculpé de multiples agressions sexuelles, à se suicider dans sa cellule en août dernier, à New York.

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ANDREW D’YORK

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