Le Temps

LA RÉPONSE «D’INITIÉS»

- LES ÉLÈVES DE LA 401 DU COLLÈGE CLAPARÈDE, CONCHES (GE)

En tant qu’élèves de 4e du collège, nous avons été surpris par l’avis exprimé dans votre éditorial «Examens de maturité: la victoire par forfait» (LT du 01.05.2020). En effet, certains passages réduisent le mérite qui revient aux étudiants promus après quatre années de collège à quelques examens. Or, il nous semble que ceux-ci sont plutôt là pour confirmer les résultats déjà obtenus durant l’année. Quant à la vertu de rite de passage de l’examen, nous en avons passé plusieurs, tout au long de ces quatre années, pour pouvoir postuler au titre «d’initiés». Les examens de maturité ne sont donc pas une réelle nouveauté pour nous. Drôle de conception minimalist­e que celle de se focaliser uniquement, on ne sait selon quels critères objectifs, sur les dernières semaines de notre parcours scolaire long d’une quinzaine d’années.

De plus, l’idée que l’on pourrait organiser des examens pendant les vacances d’été nous a étonnés. En effet, il paraît compliqué de demander à des élèves de passer des examens après trois mois sans école présentiel­le, sans révisions ou discussion­s avec les professeur­s. Il faut aussi mentionner tous les étudiants qui ont prévu, par choix ou par nécessité, de travailler pendant les mois d’été ou bien de faire un stage. Les vacances sont pour nous l’occasion de mener à bien des projets personnels, qui nous sont chers, et de développer des aspects créatifs et originaux de notre vie, tout aussi enrichissa­nts que l’apprentiss­age scolaire.

L’ambition n’est pas nécessaire­ment liée à notre scolarité, comme l’article le laisse supposer, mais peut se trouver dans la réalisatio­n d’idées créatives n’ayant pas lieu dans le cadre de l’école. Enfin, dans l’article «Examens de maturité, Fribourg fera cavalier seul» (LT du 25.04.2020), Fribourg était félicité pour avoir maintenu ses examens et l’on reprochait à Genève sa couardise pour avoir annulé les siens. Or, c’est comparer l’incomparab­le: quand Genève compte 4927 cas de Covid-19, Fribourg n’en compte, quant à lui, que 1078. Fribourg est finalement revenu sur cette décision, comme quoi les mesures sanitaires rationnell­es priment sur les désirs de certains nostalgiqu­es.

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