Quelles solutions pour améliorer le monde d’après?
De l’assurance générale de revenu au revenu de transition écologique, les propositions des partis vaudois pour l’après-crise fleurissent. Le PLR et l’UDC présentent un catalogue de mesures communes
«La crise sanitaire et économique que nous traversons a dévoilé au grand jour les graves lacunes de notre système d’assurances sociales. L’extension, temporaire, par le Conseil fédéral de certaines d’entre elles comme les réductions d’horaire de travail ou l’assurance perte de gains à des populations non couvertes jusqu’alors en est la preuve», avance Jessica Jaccoud, présidente du Parti socialiste vaudois. Son parti propose une assurance générale de revenu afin d’améliorer de façon pérenne la couverture sociale. Elle serait adaptée aux risques liés à l’évolution du monde du travail tels que les emplois temporaires, les carrières irrégulières, les effets de la numérisation ainsi que les cessations d’activité en cas de crise sanitaire ou de catastrophe naturelle.
Nouvelle forme de contrat social
L’assurance générale de revenu bénéficierait également aux personnes aujourd’hui exclues du système, comme le sont les indépendants, les personnes sans activité professionnelle durant des phases de transition ou celles étant empêchées de travailler en raison d’une maladie.
«En somme, il s’agit d’une forme de nouveau contrat social: la garantie d’un travail convenable ou d’une indemnité contre le devoir de travailler. En cela, notre proposition se démarque du revenu de base inconditionnel rejeté par le peuple en 2016», reprend Jessica Jaccoud. Si les sources de son financement devront être étudiées par le Conseil d’Etat, un système mixte composé de cotisations paritaires sur les revenus et salaires et des contributions des pouvoirs publics pourrait être imaginé. A noter que les employés, employeurs et indépendants qui financent aujourd’hui des assurances perte de gains liées aux maladies privées n’auraient plus à supporter cette charge.
Les Verts vaudois voient dans cette crise sanitaire l’opportunité de construire une économie plus résiliente. Ils proposent d’introduire un revenu de transition écologique, une forme d’aide sociale en échange de la participation à une activité de soutien écologique délivrée sous forme volontaire.
Le mouvement de gauche radicale SolidaritéS demande une revalorisation des corps de métiers de la santé, de la vente de première nécessité et du soin à la personne. SolidaritéS soutient ainsi l’introduction d’un salaire minimum à 4500 francs, tout comme une diminution généralisée du temps de travail salarié, pour un meilleur partage du travail de reproduction non rémunéré. «Pour éviter que la récession économique à venir ne débouche sur une socialisation des pertes et sur des plans de sauvetage à base de mesures d’austérité qui pèseront lourd sur le dos des femmes», souligne le mouvement.
A droite de l’échiquier politique, l’UDC et le PLR coordonnent leurs efforts pour relancer l’économie vaudoise. Ils demandent d’étudier une possible distribution publique de masques, gants et gel hydroalcoolique sur l’ensemble du territoire cantonal. Les deux partis s’intéressent eux aussi à la santé économique des indépendants. «Il convient de repenser le système de couverture et de prise en charge des indépendants, des employés de leur propre entreprise, par des prestations de chômage et de perte de gains qui permettront de combler les lacunes actuelles en cas de nouvelles crises», exigent-ils.
Préférence nationale
Le président cantonal de l’UDC Kevin Grangier se réjouit, pour sa part, que «certains mots, comme la préférence nationale et le contrôle aux frontières, qui étaient encore honnis par de nombreux acteurs politiques il y a quelques mois seulement, soient aujourd’hui largement et éhontément repris par ces mêmes acteurs politiques».
Les jeunes PLR vaudois ne sont pas en reste et s’intéressent à l’avenir du télétravail. «Le télétravail offre de nombreux avantages dont celui de réduire les émissions de CO2 issues des transports entre le domicile et le lieu de travail», dépeint Philippe Loertscher, responsable de la communication du parti. «Nous demandons l’installation rapide de la 5G sur l’ensemble du territoire suisse, ainsi qu’un soutien aux entreprises pour qu’elles poursuivent leurs efforts de digitalisation, en particulier en matière d’introduction du télétravail. Pour la vie politique, nous souhaitons la digitalisation de tout ou partie des processus parlementaires aux niveaux communal, cantonal et fédéral, ainsi que la digitalisation de la justice, la mise en place de façon permanente d’une base légale pour la tenue d’audience en procédure civile et la facilitation de la signature électronique, en passant notamment par l’authentification vidéo. Enfin, l’instauration rapide d’un programme de digitalisation de cours en milieu gymnasial et universitaire.»
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«Nous demandons l’installation rapide de la 5G sur l’ensemble du territoire suisse, ainsi qu’un soutien aux entreprises pour qu’elles poursuivent leurs efforts de digitalisation»
PHILIPPE LOERTSCHER, PLR