Contre l’obsolescence de la mode: Rafael Kouto
Il a raflé le Prix suisse de design dans la catégorie design de mode et de textile, en 2018 et en 2019, et il figure de nouveau parmi les nommés de l'édition 2020 qui devrait se tenir à Bâle en parallèle de la foire Art Basel, en juin. Depuis 2017, le designer tessinois aux origines togolaises Rafael Kouto mène sa marque du même nom, en s'appropriant des vêtements de seconde main et des étoffes usées pour réaliser des tenues uniques.
«Actuellement, pour lutter contre le gaspillage dans le secteur textile, il n'y a que trois solutions», explique-t-il au bout du fil. «Le downcycling, qui consiste à réutiliser les vieux textiles comme matériau de base dans un autre domaine que la mode, par exemple comme isolant dans la construction. Le recycling, qui consiste à retrouver la fibre pour en refaire une matière première à retisser. Et l'upcycling, mon domaine de prédilection. Depuis 2017, je travaille en collaboration avec Texaid pour élaborer des collections qui aujourd'hui se déclinent en haute couture et prêt-à-porter. J'aime exposer mon processus créatif afin de montrer la valeur de chaque vêtement. Il faudrait qu'un vêtement soit vu comme un investissement et qu'il puisse être gardé longtemps.»
Le souvenir du Bangladesh
Ainsi Rafael Kouto propose un atelier en ligne, en anglais, dans lequel il partage ses inspirations et ses techniques, tout en prodiguant des conseils sur les manières de prolonger la vie de nos habits en les modifiant. La vidéo a été enregistrée à l'occasion du Fashion Revolution Day, qui a lieu le 24 avril de chaque année en référence à la tragédie du Rana Plaza lorsqu'une usine textile s'était effondrée sur les travailleurs. C'était au Bangladesh en 2013.
En attendant les prochains ateliers du designer qui seront enregistrés depuis le Kunstmuseum de Bâle, les 6 et 13 juin prochains, la totalité des ateliers et conférences de cette journée mondiale de la mode responsable peuvent être consultés sur le site de partage d'images YouTube.