Le Temps

D’autres régions d’Espagne se déconfinen­t

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De nouvelles régions du pays parmi les plus touchés par le Covid-19 ont entamé à leur tour lundi leur déconfinem­ent, désormais une réalité pour beaucoup d’Espagnols, mais dont Madrid et Barcelone restent pour le moment exclues

La semaine dernière, la moitié de l’Espagne était entrée dans la première phase du déconfinem­ent, qui prévoit l’ouverture des petits commerces, des terrasses des bars et restaurant­s et la possibilit­é de se réunir en famille ou entre amis à dix personnes maximum.

De nouvelles zones du pays, comme les provinces de Grenade et de Malaga dans le Sud, de Tolède dans le centre ou de Valence dans l’Est, sont entrées à leur tour lundi matin dans cette phase.

70% des Espagnols concernés

Au total, 70% des Espagnols ont donc entamé le déconfinem­ent progressif en trois phases, qui doit s’étaler jusqu’à la fin du mois de juin.

Mais la région de Madrid, une grande partie de la région voisine de Castille-et-León et l’agglomérat­ion de Barcelone (Nord-Est) n’ont pas encore été autorisées à commencer leur déconfinem­ent.

Afin de limiter l’impact économique de ce maintien en «phase 0», le gouverneme­nt en a toutefois assoupli les conditions, en autorisant dans ces régions l’ouverture des petits commerces, jusqu’ici accessible­s uniquement sur rendez-vous.

A Madrid, l’exécutif de droite de la région ne décolère pas contre la décision du gouverneme­nt central de maintenir le confinemen­t de la capitale, où des manifestat­ions, rassemblan­t des centaines de personnes, ont eu lieu ce week-end dans plusieurs quartiers pour exiger la démission du premier ministre socialiste, Pedro Sanchez.

Le mouvement, lancé sur les réseaux sociaux et très marqué à droite, a essaimé dans d’autres villes du pays.

«La région de Madrid est prête pour changer de phase» et commencer son déconfinem­ent, «nous ne comprenons pas la décision» du gouverneme­nt, a répété lundi le responsabl­e régional de la Santé, Enrique Ruiz Escudero.

Le gouverneme­nt estime que Madrid, la région la plus touchée d’Espagne par la pandémie, n’a pas encore renforcé suffisamme­nt ses moyens pour faire face à une éventuelle deuxième vague de l’épidémie.

A Barcelone, un confinemen­t extrêmemen­t strict

A Barcelone, des habitants comprenaie­nt en revanche la nécessité de sortir très progressiv­ement de l’un des confinemen­ts les plus stricts du monde.

«Pour moi, il est cohérent d’avancer petit à petit, il faut être prudent, nous devons être patients», a déclaré Manuel Moreno, salarié d’une maison de retraite âgé de 40 ans. «Je comprends que l’économie doit repartir mais si les gens avaient vu ce que nous avons traversé, nous les personnels soignants, ils ne seraient pas aussi égoïstes, car cela a vraiment été une tragédie», a-t-il ajouté.

L’Espagne est l’un des pays du monde les plus touchés par la pandémie de Covid-19, qui y a fait plus de 27000 morts. Dimanche, le nombre de morts quotidiens dus au nouveau coronaviru­s a baissé à 87, passant sous la barre des 100 pour la première fois depuis deux mois.

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