Le pétrole repasse au-dessus des 30 dollars
Les producteurs ferment davantage le robinet et la demande redémarre progressivement, notamment en Asie. Les cours du brut se redressent dans la foulée, mais l’équilibre reste fragile
Un semblant d’équilibre paraît se dessiner sur le marché du pétrole. Le prix du baril est passé pour la première fois en deux mois au-dessus des 30 dollars, alors que les producteurs, notamment aux EtatsUnis, ferment progressivement les robinets. La pandémie, et les paralysies qu’elle engendre, a drastiquement limité la demande à travers le monde, mais cette dernière repart à la hausse, notamment en Asie.
Le baril de WTI, un brut extrait au Texas, s’échangeait à 32,91 dollars lundi vers 18h00 sur le New York Mercantile Exchange, une bourse spécialisée dans l’énergie et les métaux. Le 20 avril dernier, ce pétrole, dont le cours fait référence outre-Atlantique, avait sombré dans des valeurs négatives, une première dans l’histoire du pétrole, à -37 dollars le baril. Quant à la référence mondiale, le baril de Brent, il valait 35,46 dollars lundi à la même heure.
Nombre de puits américains au plus bas
Aux Etats-Unis, le nombre de puits de pétrole en activité a baissé pour la neuvième semaine de suite, selon la presse anglo-saxonne, passant à un niveau jamais atteint en une décennie. Le gouvernement irakien prévoit de son côté de réduire sa production de moitié. Après maintes difficultés cette année, les pays de l’OPEP+, une organisation qui regroupe les principaux producteurs de la planète, se sont entendus pour limiter leur production en la matière.
Quant aux fameuses cuves de Cushing, qui n’étaient pas loin de déborder au début du mois, elles sont désormais moins remplies. C’est dans cette cité pétrolière de l’Oklahoma, aux Etats-Unis, que sont stockées les principales réserves de WTI.
Début mai, le patron du négociant genevois Mercuria indiquait au Financial Times qu’il pensait que le brut avait touché le fond et que les cours allaient remonter, les prix négatifs du WTI ayant résolu les producteurs à fermer les vannes. Dans un rapport publié la semaine dernière, l’Agence internationale de l’énergie constate également qu’après le «Black April» (plusieurs observateurs qualifient le mois d’avril 2020 comme le pire mois de l’histoire de l’industrie pétrolière) la levée progressive des restrictions aux frontières engendre un redémarrage des activités et, dans son sillage, une hausse de la demande en pétrole.
L’équilibre demeure fragile. Si une deuxième vague de Covid19 devait se propager, les cours du brut pourraient de nouveau plonger, a averti le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, à l’agence Bloomberg. Dans tous les cas, selon lui, la reprise sera lente et il faudra attendre la fin de 2021 pour espérer un retour à la conjoncture de la fin de 2019.
▅
Si une deuxième vague de Covid-19 devait se propager, les cours du brut pourraient de nouveau plonger, avertit la Fed