«Glee», classique des millennials
Vous étiez (pré)ado dans les années 2000? Alors il y a de bonnes chances pour que Glee ait été votre premier plongeon dans l’univers des fictions musicales, votre Fame à la sauce millennial – si, bien sûr, on considère High School Musical comme une erreur de parcours.
Alors que le monde se passionne pour Esprits criminels, NCIS ou Breaking Bad, Glee fait office d’ovni télévisuel à sa sortie, en 2009. Et les ingrédients n’étaient au départ pas des plus inspirants: un lycée américain, des histoires de geeks et de pom-pom girls, le tout ponctué de chants chorégraphiés. C’était sans compter le talent de trois showrunners, Ian Brennan, Brad Falchuk et Ryan Murphy (les deux derniers travaillaient alors ensemble sur
qui se sont alliés pour faire de cette comédie juvénile un phénomène planétaire.
Glee, c’est l’histoire d’un naïf. William Schuester, jeune prof d’espagnol, décide de rendre au club de chant de son lycée sa gloire d’antan. Pas une mince affaire puisque le glee club, ringard par définition, subit les moqueries des autres élèves et les assauts de Sue Sylvester, la coach sportive tyrannique. Entre deux concours de chant, les membres du club font face aux éternelles problématiques – popularité, amitié, sexualité et poursuite de ses rêves…
Si la série n’évite pas certains travers typiques (acteurs trop âgés, personnages stéréotypés), elle a plusieurs mérites: des dialogues piqués d’humour, des numéros musicaux rondement menés et… bien amenés (personne n’entame de solo sur une table de la cafétéria) et une représentation accrue des minorités (LGBT notamment), devenue depuis la marque de Ryan Murphy.
Au fil de ses six saisons, Glee s’est muée en monstre marketing, des tournées au film live en passant par la téléréalité, perdant beaucoup de sa fraîcheur et de son charme. Mais certaines performances, comme le mash-up improbable de Singin’in the Rain et de l’Umbrella de Rihanna, resteront des classiques pour toute une génération – pour qui le chant choral, c’est définitivement tendance.
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