«White Lines» d’Alex Piña: ça déraille à Ibiza
◗ Ça tombe bien en vue de l’été, la bande musicale de White Lines est un florilège de musiques de fête, de la techno – normal, on est à Ibiza – à quelques grands classiques de la variété américaine en passant par une ballade pseudo-hawaïenne et l’envoûtant Outro de M83, décidément très coté – générique de Versailles, depuis repris dans plusieurs séries.
Sans jeu de mots géographique, c’est l’auberge espagnole, et cela correspond bien à la série. La très attendue nouvelle création d’Alex Piña (La casa
de papel) raconte les errances de Zoe (Laura Haddock, assez quelconque) sur l’île des festivités. Zoe adorait son frère, charismatique DJ au milieu des années 1990, parti à Ibiza, sans elle. Et qui y a disparu. Le feuilleton commence par la découverte d’un corps. Le frère aurait été assassiné et enterré dans un désert de l’île. Zoe entame son investigation. Le moins que l’on puisse dire est qu’elle la mène avec un minimum de cohérence. Au pays des nuits permanentes, des rails de coke sans fin et des gourous indo-méditerranéens, la soeur semble parfois davantage s’éloigner de son frère que le retrouver, flash-back ou pas.
Détours, impasses, digressions amicales voire sentimentales, l’héroïne ne rate aucun faux chemin. Sans compter ceux qui sont posés sur sa route, le conflit constant entre deux familles ou une affaire de trafic de drogue dans laquelle trempe Marcus, ancien ami du frère, l’un des rares personnages attachants de la série.
La série a ses appréciables pointes d’humour, surtout dans les premiers épisodes, avec des chiens qui snifent ou une torture typiquement Ibiza, la crucifixion à un mur de haut-parleurs vrombissant de la bass music à près de 140 décibels.
Alex Piña ne personnifie pas vraiment son image du paradis artificiel en archipel. Il fait d’Ibiza un lieu de perdition, sexe, drogue, orgies, etc.; rien de nouveau sous ce soleil écrasant, même si ce feuilleton a son petit charme d’intrigues tirées par les cheveux.
A noter que, dans le registre cauchemars aux Baléares, il faut signaler Mad Dogs (2012-2013), malheurs d’amis anglais, aussi, à Majorque – une série toutefois autrement plus violente.