PRÉTENDRE REMPLACER CE QUI SE PASSE EN CLASSE
Le numérique, notoirement catastrophique en termes d’impact écologique, ne saurait être à aucun égard une solution pédagogique de rechange. Tout au plus peut-il s’avérer être un palliatif, en cas d’incapacité de l’enseignant.e à assurer sa tâche en présentiel. Il pourrait en outre être intéressant à utiliser avec parcimonie, à distance temporelle raisonnable. Mais aucun ordinateur, aucun programme aussi bien ficelé soit-il ne peut prétendre remplacer ce qui se passe en classe.
C’est dans le moment présent, par l’échange, que jeunes et adulte entrent en résonance. La connaissance se transmet via la relation que chacun.e peut avoir avec son enseignant.e, avec cela de non programmable que toute rencontre humaine est forcément riche d’imprévus, d’improvisations, d’émotions. Cela est d’autant plus vrai des branches «humanistes», telles que la littérature, l’histoire ou la philosophie.
La seule impression que laissera cette période est celle d’un grand vide. L’enseignement est en effet un art vivant. La connaissance, ce n’est que de la matière à l’état brut. Les compétences, qu’un faisceau de théories à mettre en pratique. Seule l’instantanéité de la leçon donnera corps à ces enjeux de toute pédagogie, les inscrivant dans la mémoire de l’étudiant.e comme des traits relatifs à tel ou telle professeur.e.
On ne peut que déplorer qu’une société pourtant aussi alertée que la nôtre à la dangereuse séparation entre nature et culture puisse encore décemment miser sur l’éducation numérique. Vos lettres ne doivent pas excéder 1500 signes (espaces compris). Vos commentaires sont les bienvenus!