Quelques échos d’un weekend qui a marqué la reprise du championnat
La reprise des championnats suisses professionnels a donné lieu à quelques bons matchs, quelques beaux gestes et quelques surprises. Battu à Lucerne, le FC Bâle semble décrocher de la course au titre
Le FC Bâle aura-t-il son mot à dire dans le débat pour le titre de champion de Suisse? Le club rhénan est en tout cas le grand perdant du week-end de reprise du football helvétique. Il a non seulement été battu dimanche aprèsmidi sur la pelouse du FC Lucerne (2-1) mais il est apparu court en idées, en ressources physiques et même en solutions alternatives sur son banc. Alors qu’ils vont devoir enchaîner championnat de Super League, demi-finale de Coupe de Suisse et huitième de finale d’Europa League, les hommes de Marcel Koller ne sortent pas au mieux de la trêve de près de quatre mois imposée par la crise du nouveau coronavirus.
Ce n’est pas le cas de toutes les équipes professionnelles du pays, à commencer par les deux coleaders du classement de Super League. Young Boys, champion en titre, s’en est bien sorti face à un FC Zurich accrocheur (3-2) tandis que Saint-Gall, la surprise de la saison, a impressionné par sa constance et sa fraîcheur pour dominer Sion (1-2). Les deux formations comptent désormais 8 points d’avance sur le FC Bâle et leur duel au sommet se précise, tandis que Servette – tenu en échec par Lugano 1-1 – a «perdu 2 points», dixit l’entraîneur Alain Geiger au micro de la RTS, mais reste en embuscade pour l’Europe. A l’autre bout du classement, Neuchâtel Xamax a idéalement lancé son opération maintien en battant Thoune, un adversaire direct (2-1).
Attention tout de même: la saison est encore plus longue qu’on n’en a l’impression: il reste 12 matchs à jouer, 36 points à prendre et les six semaines à venir s’annoncent très incertaines tant la situation est inédite. L’impact réel de la trêve qui s’achève, comme celui du rythme auquel les équipes vont désormais enchaîner les rencontres, ne se mesurera qu’à moyen terme. En attendant, les dix parties du week-end laissent penser que les grands équilibres ne semblent pas avoir été chamboulés.
Les meilleurs buteurs marquent
Contrairement à ce qui se passe en Bundesliga depuis la reprise, il n’y a pas eu ce week-end en Suisse une épidémie de victoires à l’extérieur. On dénombre trois succès à domicile (pour un nul et une défaite) en Super League, et quatre (pour un nul) en Challenge League. Le spectacle aura été au rendez-vous, avec un nombre moyen de buts par match de 3,2 buts en Super League (contre 2,9 jusque-là cette saison) et 3,6 en Challenge League (contre 3). Les meilleurs buteurs du championnat ont par ailleurs répondu présent, avec un triplé pour JeanPierre Nsamé (Young Boys) et un doublé pour Cédric Itten (Saint-Gall).
Deux gestes auront particulièrement excité les amateurs de beau jeu: le coup-franc de 35 mètres transformé par Benjamin Kololli (Zurich), dont la trajectoire enroulée a pris à contre-pied le gardien David von Ballmoos, et la passe décisive de Raphaël Nuzzolo (Xamax) pour Samir Ramizi, d’un extérieur du pied délicieux que ne renierait pas Luka Modric.
Cinq changements? Pas pour tout le monde
Les passionnés de tactique et de coaching se seront eux concentrés sur l’utilisation des cinq changements (à réaliser en trois arrêts de jeu maximum) désormais à disposition des entraîneurs. En Challenge League, tous les techniciens en ont profité pour faire tourner leurs effectifs. En Super League, la plupart n’en ont fait que trois, tandis que Fabio Celestini (Lucerne) n’a pas changé ses habitudes: trois remplacements, c’est tout. Là encore, cette adaptation du règlement prendra sans doute tout son sens à mesure que les minutes de jeu s’accumuleront et que les organismes fatigueront.
En Challenge League, le nul concédé à la dernière minute par le LS contre Wil (1-1) ne remet pas en cause sa domination du championnat (13 points d’avance) mais la lutte promet de faire rage pour la deuxième place: Vaduz a battu Winterthour 4-1 et Grasshopper a atomisé Aarau 5-0. L’été sera chaud.
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