Retour en mer
Après trois mois d’arrêt, l’OceanViking est reparti en Méditerranée secourir les migrants
HUMANITAIRE Le bateau de SOS Méditerranée a mis le cap sur la Méditerranée centrale, où les traversées de migrants, malgré le Covid-19, n’ont jamais cessé
L’Ocean Viking, navire humanitaire de l’association SOS Méditerranée, est reparti en mer lundi après trois mois d’arrêt en raison de la crise sanitaire, pour reprendre ses sauvetages entre l’Europe et la Libye, que les migrants continuent de fuir au péril de leur vie.
Le bateau-ambulance, successeur de l’emblématique Aquarius, a quitté son port d’attache, celui de Marseille, pour se diriger vers la Méditerranée centrale, route migratoire maritime la plus meurtrière du monde, où il s’attend à trouver de nombreux naufragés dont même le coronavirus n’a pas freiné l’exode.
«Il y a une augmentation drastique des départs» et «notre rôle, c’est de sauver des vies en Méditerranée centrale, où il y a un vide entre la Libye et les pays européens» qui n’y assument pas leur mission de secours, résume à bord Nicholas Romaniuk, qui coordonne les opérations de secours en mer.
Les dernières données du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) confortent ce constat. Entre début janvier et fin mai, les tentatives de traversées au départ de la Libye ont augmenté de 150%, comparativement à la même période l’an dernier, soit 8311 personnes qui ont pris la mer sur des embarcations de fortune contre 3712 en 2019.
«Pendant des années, on a dit qu’ils partaient parce qu’il y a des ONG» en mer, observe Nicholas Romaniuk, rappelant que plus aucun bateau humanitaire n’a navigué dans la zone durant la pandémie. «On n’était pas là, et on peut désormais dire catégoriquement que les gens traversent quand même!»
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