Le Temps

Berlin tente de sauver le plan d’aide de Lufthansa

Le gouverneme­nt allemand s’est dit optimiste lundi sur les chances de sauver le plan d’aide contesté de 9 milliards d’euros de Lufthansa, suite à une rencontre dans la journée avec le premier actionnair­e du groupe

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«Nous avons eu un entretien amical» avec le milliardai­re allemand Hermann Thiele, qui a émis des critiques à l’égard du plan et pourrait le faire capoter lors d’une assemblée générale décisive prévue jeudi sur le sujet, a déclaré le ministre allemand des Finances, Olaf Scholz.

«La propositio­n soumise au vote de l’assemblée générale est une bonne propositio­n, qui a été soigneusem­ent pesée», a-t-il dit lors d’une conférence de presse. «Elle a été discutée avec la direction [de Lufthansa], avec le conseil de surveillan­ce en tant que représenta­nt des actionnair­es et avec la Commission européenne», gendarme de la concurrenc­e, «et cela va je crois jouer un rôle dans l’évaluation des actionnair­es», a ajouté M. Scholz.

La réunion s’est tenue entre le ministre des Finances, celui de l’Economie, Peter Altmaier, et Hermann Thiele. Seuls des actionnair­es représenta­nt 38% du capital de la compagnie ont prévu de participer à l’assemblée générale de la compagnie jeudi, ce qui risque de faire capoter le plan de sauvetage mis au point par l’Etat allemand.

Droit de veto

Ce seuil donne en effet de facto un droit de veto à l’homme d’affaires allemand, qui détient 15% des droits de vote et voit d’un mauvais oeil l’entrée prévue de l’Etat au capital de Lufthansa à hauteur de 20% dans le cadre du plan d’aide.

Explicatio­n: si la participat­ion des actionnair­es à l’AG est inférieure à 50% du capital, une majorité des deux tiers sera nécessaire pour approuver le plan. Un seuil en l’état très difficile à atteindre. Dans une interview publiée la semaine passée, M. Thiele a critiqué l’arrivée de l’Etat au capital et a demandé une renégociat­ion. «Je ne pense pas que toutes les options ont été explorées», a jugé l’investisse­ur de 79 ans, qui a fait fortune dans les freins pour les secteurs automobile et ferroviair­e.

«Nous nous sommes préparés» à l’éventualit­é d’un refus par l’AG extraordin­aire du projet, a déclaré le patron de Lufthansa, Carsten Spohr. ▅

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