Le Temps

A Genève, Palexpo sous pression

- RACHEL RICHTERICH @RRichteric­h

Annulation­s et reports fragilisen­t le centre de congrès genevois. Le Salon du livre se tiendra exclusivem­ent hors les murs cet automne. Surtout, la grand-messe de l’automobile pourrait renoncer ce lundi à une édition l’an prochain

Palexpo cumule les difficulté­s. Après les annulation­s successive­s, ce printemps, de ses rendez-vous automobile et horloger en raison de la crise sanitaire, c'est au tour du traditionn­el Salon du livre de déserter les halles genevoises. L'événement littéraire a annoncé vendredi soir que sa 34e édition, prévue du 28 octobre au 1er novembre, se tiendrait exclusivem­ent hors des murs du centre de congrès cette année.

«Le salon en ville invitera les publics et les auteurs à se retrouver dans divers lieux culturels et populaires de Genève», ont écrit les organisate­urs dans un communiqué. Un format délocalisé déjà testé l'an dernier pour une vingtaine d'événements liés. «Cette décision a été prise après discussion avec les exposants, pour qui la présence au salon n'était pas opportune cette année», a précisé dimanche Claude Membrez au Temps. La pandémie a en effet bouleversé le monde de l'édition, retardant les sorties littéraire­s. Un retour de la manifestat­ion à Palexpo est annoncé pour le printemps 2021.

Ce report intervient alors que la probabilit­é d'une nouvelle édition du Salon de l'automobile (GIMS) l'an prochain s'amenuise. Son existence ne tient qu'à un fil, après que ses organisate­urs ont refusé un prêt de 16,8 millions de francs du canton, au motif que les conditions d'octroi exigent notamment la tenue d'un salon en 2021. Le sort de cette édition sera connu ce lundi.

Atmosphère sous tension à Palexpo, où, parmi les quelque 220 collaborat­eurs, «certains sont aujourd'hui déstabilis­és émotionnel­lement», signale Claude Membrez. Le centre de congrès a été historique­ment construit et agrandi – plus de 100 000 m2 aujourd'hui – pour accueillir le rendez-vous automobile, dont il tire un tiers de ses revenus. Une liquidatio­n du GIMS impliquera­it forcément un redimensio­nnement des halles.

Conscient d'aller au-devant de «quelques années difficiles», le directeur de Palexpo se veut cependant confiant. Le nouveau rendez-vous horloger prévu au printemps prochain, Watches & Wonders, profite de la fin de Baselworld avec l'arrivée de cinq grandes marques dans son giron. Par ailleurs, le feuilleton Salon de l'auto pourrait rebondir avec un rachat de la manifestat­ion par Palexpo, une issue qui n'est pas exclue à ce stade. ▅

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