Microsoft, un GAFAM en Chine
Le groupe fondé par Bill Gates est le seul géant américain de la tech à être aussi présent dans l’Empire du Milieu. Au prix de quelques concessions
Candidat au rachat de TikTok, Microsoft est l’une des rares entreprises américaines de l’internet à réussir en Chine en dépit de la censure. Le groupe, qui compte quelque 6200 employés en Chine, y a fait ses débuts en 1992 et y possède aujourd’hui son plus grand centre de R&D hors des Etats-Unis.
Son logiciel Windows équipe l’immense majorité des ordinateurs en Chine malgré la volonté affichée de Pékin ces dernières années de développer son propre système d’exploitation. Un succès qui a cependant un revers: les nombreuses versions piratées ont longtemps constitué un lourd manque à gagner pour la firme américaine. Le marché chinois ne représente toutefois qu’une goutte d’eau dans le chiffre d’affaires de Microsoft: à peine 1,8% du total, assurait en début d’année son président, Brad Smith.
Au nom de la stabilité, la Chine censure tous les sujets considérés comme politiquement sensibles et les géants de l’internet sont priés de bloquer en ligne les contenus indésirables.
Des règles draconniennes de censure
Refusant de se plier aux exigences de Pékin, les américains Facebook, Twitter, Instagram et YouTube, l’encyclopédie participative Wikipédia et de multiples médias étrangers sont totalement bloqués en Chine.
Malgré tout, Microsoft peut offrir dans le pays son réseau professionnel LinkedIn en se pliant, par le biais d’une coentreprise locale, aux règles draconiennes de censure.
Bing, développé par Microsoft, est aussi l’un des rares moteurs de recherche étrangers à ne pas être bloqué en Chine, bien qu’il soit très largement devancé par ses concurrents locaux Baidu et Sogou.
En 2014, Microsoft a également été la première société étrangère à réinvestir le marché des jeux vidéo en Chine avec sa console Xbox One. En l’an 2000, Pékin avait suspendu la vente de toutes les consoles en raison de leurs présumés effets négatifs sur la santé mentale des jeunes utilisateurs, même si celles-ci restaient disponibles de façon illégale. En 2014 toujours, les autorités chinoises de la concurrence avaient ouvert une enquête anti-monopole contre Microsoft et son omniprésent système d’exploitation Windows. Une centaine d’inspecteurs avaient perquisitionné les bureaux du groupe dans quatre villes de Chine, y confisquant des dossiers et y interrogeant des salariés.
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