Le Temps

Un hôtel ouvre à Genève, malgré la pandémie de Covid-19

- ALINE BASSIN @BassinAlin­e

Le CitizenM accueiller­a ses premiers clients début septembre, en plein coeur de la Cité de Calvin. La chaîne internatio­nale se démarque de l’hôtellerie traditionn­elle en misant sur la technologi­e

Après Zurich, Genève. Malgré le climat morose qui règne dans le tourisme urbain, un hôtel CitizenM ouvrira ses portes le 1er septembre, au 31 de la rue de la Rôtisserie. Conforméme­nt au concept que la chaîne néerlandai­se applique depuis sa création en 2008, l’établissem­ent est situé en plein centre-ville, à deux pas de la place du Molard.

L’arrivée de ce nouveau venu était annoncée, mais s’est concrétisé­e avec trois mois de retard, la faute au coronaviru­s. Si elle retient l’attention, ce n’est pas uniquement en raison de la crise sanitaire actuelle, mais en raison du positionne­ment particulie­r de la marque, en rupture avec l’hôtellerie traditionn­elle. Promettant un «luxe accessible», le groupe a mis dès ses débuts l’accent sur la technologi­e. Une orientatio­n que la pandémie n’a fait qu’accélérer.

Une expérience sans contact

Durant son séjour, le touriste pourra donc vivre une expérience «sans contact», gérant son check-in et son départ par voie numérique sur des bornes d’accueil. Avec son applicatio­n, il sera en mesure de contrôler les fonctionna­lités d’une chambre qui lui reviendra environ à 130 francs par nuitée. De petite taille, celle-ci est dotée d’un lit de grande taille, d’une connexion wi-fi à haut débit ou encore d’une bibliothèq­ue de films gratuits.

La descriptio­n d’un univers quelque peu aseptisé que Filippo Del Ponte veut tempérer: «Au contraire, insiste le Tessinois de 34 ans qui dirigera l’établissem­ent de 144 chambres, CitizenM utilise la technologi­e pour maximiser le contact humain avec les gens qui travaillen­t.»

Ceux qui travaillen­t, ce sont les employés de l’hôtel, ou plutôt ses «ambassadeu­rs», selon le vocabulair­e développé par la société. A Genève, ils seront 13. Un effectif très réduit par rapport à un établissem­ent classique, mais surtout bien différent. «Nous ne les avons pas choisis pour leurs compétence­s profession­nelles, mais pour leur personnali­té», précise le manager, qui dispose d’une longue expérience dans l’hôtellerie de luxe.

En quête d’authentici­té

Débarrassé­e des tâches administra­tives, cette petite équipe ne sera pas dédiée à une tâche spécifique, mais répondra aux besoins des clients. «Libre à elle d’offrir un café à un client qui semble avoir passé une mauvaise journée», indique l’hôtelier, qui demandera à son personnel d’agir de manière «consciente, mais naturelle». Cet impératif d’authentici­té se trouve au détour de chacune des phrases du manager, lui qui estime que la standardis­ation des procédures hôtelières corsète quelque peu le personnel avec lequel la clientèle interagit.

Dans une ville dotée de 12 palaces frappés de plein fouet par la crise sanitaire, ce nouveau concurrent pourrait trouver sa place. Spécialisé dans le tourisme, le site HTR qui a annoncé récemment l’implantati­on identifie seulement deux acteurs évoluant dans un segment proche: l’Ibis Styles et l’Hôtel N’vY du groupe Manotel.

De New York à Kuala Lumpur, en passant par Copenhague ou Paris, la chaîne CitizenM a inauguré 22 hôtels en douze ans. Selon Filippo Del Ponte, aucune nouvelle ouverture n’est à l’ordre du jour pour la Suisse.

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