Des exercices simples à efficacité rapide
Comment fonctionne le travail sur l’endurance cognitive? Illustration avec la méthode appliquée aux gardiens de but
Matteo Vanetta en est persuadé, le travail sur la charge cognitive est une révolution semblable à celle amenée il y a trente ans par Jean-Pierre Egger et Gilles Cometti autour de la notion de force explosive. «Dans vingt ans, on ne courra pas deux fois plus qu’aujourd’hui. Par contre, on pourra développer l’endurance cognitive. D’autant qu’elle est facile à entraîner et donne rapidement des résultats.»
Ce travail, qui a besoin d’être individualisé, est déjà courant chez les gardiens de but. A Servette, Jérémy Frick s’y astreint avec le Genevois Thierry Barnerat, un expert reconnu et un chercheur compulsif de l’entraînement des gardiens. «C’est un poste où la lecture du jeu et la prise de décision sont fondamentales, explique-t-il. Travailler l’endurance cognitive permet de maintenir la justesse tactique le plus longtemps possible parce que plus un gardien est clair dans ses décisions et moins il dépense d’énergie.»
Chez les gardiens de but, ce travail s’effectue par la compartimentation des situations de jeu. «Le but est de gérer les différentes intensités de concentration, détaille Thierry Barnerat. On structure cognitivement les différentes situations qui peuvent se présenter et l’on donne des pistes de réflexion pour chacune, une stratégie, sans oublier d’intégrer la possibilité du doute. Ça a l’air compliqué, mais c’est en fait très simple. Par exemple, nous avons travaillé sur l’idée qu’il devait arrêter de se sentir «le sauveur de ses défenseurs». Ça nous a pris dix minutes, mais cela a changé sa philosophie de jeu.»
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