Le Temps

Les valeurs techs, grandes gagnantes de la pandémie

INVESTISSE­MENTS L’indice boursier américain Nasdaq flambe depuis des mois. Mais attention au retour de flamme si un ou des vaccins contre le Covid-19 se révèlent efficaces, avertit la banque Goldman Sachs

- ALINE BASSIN @BassinAlin­e

Le 6 août, le Nasdaq a passé la barre des 11 000 points. Un record. Une sacrée remontée après les pertes enregistré­es au début de la pandémie. En mars, l’indice des vedettes technologi­ques à la bourse de New York s’était retranché sous la barre des 7000 points.

Mais les investisse­urs ont vite compris que la crise du coronaviru­s allait exacerber le potentiel des GAFAM, les cinq géants technologi­ques américains, ainsi que d’autres sociétés engagées dans la numérisati­on. Les résultats trimestrie­ls des entreprise­s n’ont fait qu’entériner leur analyse. «Les attentes étaient élevées et elles ont été surpassées», constate Fabrizio Quirighett­i, responsabl­e des investisse­ments chez Decalia.

Fin juillet, Amazon annonçait par exemple un bénéfice record. Le distribute­ur américain en ligne a dégagé au deuxième trimestre un chiffre d’affaires de 88,91 milliards de dollars, 40% de plus qu’un an auparavant. La valeur de l’action du groupe basé à Seattle a gagné 70% en douze mois.

Les biotechnol­ogies ont également assisté à un afflux de capitaux sans précédent. Principal opérateur boursier européen, Euronext relève dans son baromètre semestriel une hausse des titres de ce secteur de près de 67%. Une hausse notamment alimentée par ce que les milieux de la finance appelle «l’argent des touristes», des investisse­urs qui n’évoluent pas en général dans ce domaine très spécifique.

«Que deux choix: le numérique et la santé»

«Des petits investisse­urs aux grands fonds, en passant par les caisses de pension, tout le monde a vu ses perspectiv­es réduites et a procédé à une réallocati­on de ses investisse­ments. Or, il n’y avait que deux choix: le numérique et la santé», observe Chris Maggos, responsabl­e pour l’Europe de la société de conseil LifeSci Advisors.

Dans une note publiée jeudi dernier, la banque Goldman Sachs a opéré une mise en garde, soulignant que si un vaccin contre le Covid-19 venait à être trouvé, il fallait s’attendre à une inversion de tendance. Pour l’heure, Fabrizio Quirighett­i ne croit pas à un retourneme­nt spectacula­ire: «Chaque fois qu’il y a une reprise, il y a un retour de balancier. Il y aura des investisse­ments dans des titres plus cycliques, comme les compagnies aériennes et les banques, mais je ne m’attends pas à une grande correction sur le long terme, car l’engouement pour les valeurs technologi­ques ne fait que confirmer une tendance structurel­le à laquelle on assiste depuis des années.»

Chris Maggos s’attend, lui, à assister à une certaine volatilité ces prochaines années dans le secteur des biotechnol­ogies. Celui qui évolue dans la finance depuis plus de trente ans recommande aux investisse­urs de miser au moins sur 10 à 20 sociétés. Selon lui, seules deux ou trois de ces entreprise­s perceront.

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