UBS double quasiment son bénéfice net
Sergio Ermotti, directeur général de la grande banque , va tirer sa révérence le 31 octobre sur un bond du bénéfice net trimestriel multiplié par près de deux à 2,1 milliards de francs
UBS a dégagé des résultats solides au troisième trimestre, notamment soutenus par des apports exceptionnels mais aussi une bonne tenue des marchés, permettant au patron, Sergio Ermotti, de finir en fanfare son mandat à la tête du numéro un bancaire suisse.
«UBS a toutes les cartes en main pour écrire, sous la direction de Ralph Hamers, un nouveau chapitre florissant de son histoire», a estimé le patron tessinois, qui avait pris fin 2011 les commandes du groupe zurichois. Sergio Ermotti, qui doit s’emparer l’année prochaine de la présidence du conseil d’administration du réassureur Swiss Re, sera remplacé à partir du 1er novembre par le Néerlandais Ralph Hamers, ex-patron du groupe bancaire hollandais ING.
En attendant, le directeur général sortant peut se targuer d’une solide performance au troisième trimestre, quoique soutenue par des apports exceptionnels, alors que l’économie est affaiblie par la pandémie. La banque aux trois clés a vu son produit d’exploitation bondir de 26,1% sur un an à 8,9 milliards de dollars entre juillet et fin septembre, alors que les charges opérationnelles ont gonflé de 10,7% à 6,4 milliards, a-t-elle détaillé mardi dans un communiqué.
L’établissement zurichois a également enregistré une envolée de sa rentabilité, le résultat d’exploitation bondissant de 91,7% à 2,6 milliards de dollars. Le bénéfice net a quant à lui été multiplié par près de deux à 2,1 milliards. Fin septembre, les avoirs sous gestion atteignaient 3807 milliards de dollars, en hausse par rapport aux 3588 milliards de fin juin.
Ces chiffres clés sont meilleurs qu’anticipés par les analystes consultés par AWP. Le groupe a néanmoins profité sur la période d’apports exceptionnels d’un total de 957 millions de dollars provenant notamment de la vente de sa participation dans Fondcenter et de droits de propriété intellectuelle, ainsi que de biens immobiliers.
Les résultats de la banque incluent également des charges pour pertes sur crédits de 89 millions de dollars. UBS a néanmoins assuré que la majorité de ses positions de crédit étaient «de premier ordre» et que les mesures adoptées par la Suisse et le rebond des marchés «ont contribué à encore diminuer le risque» à ce niveau.
Dans la gestion de fortune, son coeur de métier, le groupe a vu le bénéfice avant impôts enfler de 18% à 1,1 milliard de francs, porté par l’Asie et les Amériques. L’afflux net d’argent frais a atteint 1,4 milliard, en retrait par rapport aux 9 milliards engrangés au deuxième trimestre.
Dans la banque de détail et commerciale, le bénéfice opérationnel a par contre reculé de 5,4% à 335 millions de dollars, principalement en raison de charges de 84 millions de francs pour pertes sur crédits.
L’unité gestion d’actifs a quant à elle multiplié son résultat opérationnel par six à 739 millions de dollars grâce aux gains réalisés par la vente de Fondcenter.
Quant à la banque d’affaires, elle a multiplié sa performance opérationnelle par près de quatre à 632 millions de dollars, aidée par la vente de licences mais aussi des clients particulièrement actifs dans un contexte de marchés volatils.
Actionnaires récompensés
Forte de ces résultats, UBS prévoit de gâter ses actionnaires. Le versement de la deuxième tranche du dividende de 0,365 dollar prévu au titre de 2019 doit intervenir le 27 novembre. La banque s’est également engagée à redistribuer son capital excédentaire et déjà mis de côté 1,0 milliard de dollars pour le dividende de cette année.
Avare en prévisions, le groupe a expliqué mardi que face à la pandémie de Covid-19 des perspectives précises étaient difficiles à établir.
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DIRECTEUR GÉNÉRAL Dˇ UBS SUR LE DÉPART