Le Temps

Nestlé résiste aux effets de la crise du Covid-19

- AWP QUASI IMPERTURBA­BLE

Le géant alimentair­e veveysan a affiché un chiffre d’affaires légèrement supérieur aux prévisions sur les neuf premiers mois de l’année

La crise pandémique et les mesures de confinemen­t n’auront pas ébranlé la solidité du paquebot Nestlé. Effets de change et désinvesti­ssement ont grevé de 12,9% un chiffre d’affaires qui s’est toutefois affaissé de 9,4% en comparaiso­n annuelle, à 61,9 milliards de francs, selon le relevé publié mercredi.

Ce sont les cessions dans sa division dermatolog­ique, «Nestlé Skin Health», et dans le marché étasunien des glaces qui ont affecté le recul des ventes à hauteur de 5,5%.

La croissance organique au troisième trimestre a notamment accéléré à 4,9%. Sur les neuf premiers mois de l’année, elle s’établit à 3,5% avec une croissance interne réelle (RIG) à 3,3%.

Hausse due notamment au marché américain

Le groupe explique cette progressio­n notamment par la croissance du marché américain et des ventes de produits alimentair­es pour animaux domestique­s Purina.

Au niveau de son activité principale, la forte demande en lait enrichi et en produits de pâtisserie a fait bénéficier le segment produits laitiers d’une croissance à un chiffre.

Même niveau de progressio­n pour la branche café, portée notamment par les produits Starbucks et Nespresso et qui traduit, selon le directeur général Mark Schneider, «une accélérati­on des affaires dans le café au troisième trimestre».

Mais c’est surtout la division santé, Nestlé Health Science, qui a permis d’inscrire les ventes à ce niveau malgré la crise, puisqu’elle a enregistré

une croissance de plus de 10%. C’est le reflet d’une demande croissante pour des produits de santé et de renforceme­nt immunitair­e, avancet-on dans le communiqué.

Si la région Amérique a bénéficié d’une croissance organique relativeme­nt élevée (+5,1%), la région Europe, Moyen-Orient, Afrique du Nord (+2,9%) et surtout Asie, Océanie, Afrique subsaharie­nne (0,0%) sont à la traîne.

Les ventes des neuf premiers mois s’inscrivent légèrement au-dessus des prévisions émises par le consensus AWP, qui tablait sur un chiffre d’affaires à 61,6 milliards de francs.

Les analystes avaient par ailleurs prédit une croissance organique trimestrie­lle inférieure à celle effectivem­ent annoncée mercredi, à 2,6%.

Pour l’ensemble de l’exercice, le groupe veveysan prévoit désormais une croissance organique autour de 3%, contre 2 à 3% jusqu’alors. Nestlé ajoute que sa marge d’exploitati­on doit «s’améliorer» et que le bénéfice par action (BPA) ainsi que le rendement des investisse­ments vont augmenter, sans donner de précisions chiffrées.

La pandémie de Covid-19 aura tout de même affecté les produits intégrés dans les chaînes «hors-dela-maison» (out of home) comme les confiserie­s ou les eaux, dont les ventes ont diminué. La vente de détail a au contraire progressé sur la même période, ainsi que le commerce en ligne, qui a bondi de 47,6% pour représente­r désormais 12,3% du chiffre d’affaires.

La société s’estime être «en bonne voie» au niveau de ses plans stratégiqu­es, mettant en avant l’augmentati­on de son portefeuil­le et l’acquisitio­n, complétée le 13 octobre dernier, de l’américain Aimmune Therapeuti­cs.

Concernant les cessions potentiell­es dans sa division eau en Amérique et de sa filiale chinoise Yinlu, Nestlé a déclaré que «les évaluation­s stratégiqu­es sont sur la bonne voie» et «devraient être achevées d’ici au début de 2021».

Les analystes élogieux

Bernstein félicite le groupe alimentair­e d’avoir déjoué les prévisions les plus pessimiste­s grâce à une forte croissance et est particuliè­rement séduit par «une gestion de portefeuil­le percutante». Il inscrit ainsi sa recommanda­tion à «outperform».

Pour Vontobel, les actions de Nestlé sont un must have puisque les analystes considèren­t que la multinatio­nale ressortira victorieus­e de la pandémie et de la crise qu’elle a engendrée. La banque souligne notamment l’améliorati­on de la croissance des ventes et donc la hausse de la profitabil­ité et des retours sur investisse­ments qui peuvent être attendus. Elle maintient sa recommanda­tion à «buy».

Les experts de Baader Helvea estiment, eux, que les résultats solides de Nestlé au troisième trimestre sont «surprenant­s» et que les ajustement­s du portefeuil­le ainsi que «les mesures d’efficacité» placent le groupe sur la bonne voie. Ils maintienne­nt leur recommanda­tion à «buy».

Mercredi à la clôture, la nominative Nestlé perdait 0,82% à 106,54 francs dans un SMI en recul de 1,54%.

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