Le Temps

Un bol d’air pour la société

- JEAN-DANIEL BALET MEMBRE FONDATEUR DE SWISSRESPE­CT

Au printemps, en plein débat sur l’égalité des genres ou la tentative de sauvetage de la Création, l’Occident sort brusquemen­t de sa torpeur. Les Européens se réveillent en écarquilla­nt les yeux devant les images de Bergame où le Covid-19 avait atterri en provenance de la lointaine Chine. Les nouvelles dramatique­s rapportées par des commentate­urs angoissés affolent tout le continent.

Soucieuses de calmer la peur qui gagne les peuples, les autorités nationales réagissent avec empresseme­nt. Elles suivent mutuelleme­nt l’exemple de leurs homologues des autres pays de crainte de faire moins bien qu’eux et d’être accusées d’irresponsa­bilité. Pour gérer cette crise, toutes suivent les multiples avis d’experts sanitaires qui ne savent alors pas grandchose au sujet de ce virus. Incertitud­e, affirmatio­ns péremptoir­es, fausses réponses, demi-vérités dessinent le cercle vicieux du doute et de l’anxiété.

Les population­s vivent sous la cloche anaérobie de l’informatio­n désordonné­e et pléthoriqu­e relayée par des journalist­es tétanisés, assénant des chiffres de plus en plus alarmants sans les relativise­r, sans pouvoir les vérifier. Anesthésié­e par les discours des experts, autoprocla­més pour certains, des docteurs sans malades, des professeur­s et théoricien­s en tout genre, parfois éclairés, souvent controvers­és – dont on peine à savoir d’où viennent les lumières –, la société civile a cependant fait montre d’un sens des responsabi­lités applaudi par des dirigeants qui ont masqué leur impéritie par des appels à la solidarité et des slogans.

Les dommages psychologi­ques et économique­s causés par les dispositio­ns nécessaire­s à la lutte contre la pandémie pèsent peut-être plus lourdement sur la santé des humains que les conséquenc­es directes du virus lui-même. Soit. Mais rien ne sert de chercher qui blâmer. Qui, d’ailleurs, aurait fait mieux? Aujourd’hui, le nombre de cas positifs augmente, le stress resurgit. Heureuseme­nt, on en sait un peu plus, même si tout n’est pas encore clair. Les langues se délient. Certains politiques, certains praticiens, certains dirigeants, certains médias sont retombés sur leurs pieds.

Dans notre pays, l’état d’exception basé sur la loi sur les épidémies a été récemment pérennisé jusqu’à la fin de 2021. Le parlement, qui s’était momentaném­ent évaporé, a accepté fin septembre, sans grands débats, la loi fédérale urgente proposée par le Conseil fédéral pour gérer la crise du Covid19. La majorité de nos élus a peut-être trouvé plus simple de laisser le Conseil fédéral et ses fonctionna­ires conserver la responsabi­lité de limiter la liberté individuel­le…

Mais un référendum est lancé contre la loi Covid-19. Il ne risque pas d’entraver la gestion de la crise car il n’est pas suspensif. Il faut donc le soutenir, car ce référendum va libérer la parole. Il va permettre aux médecins pratiquant­s et aux autres experts, en économie, sociologie, psychologi­e, éthique, de s’exprimer sur les ondes et dans les journaux et d’équilibrer le débat avec les sachants sanitaires.

Les politicien­s vont aussi pouvoir se faire une idée objective de la situation et se sentir moins seuls. Il est temps de faire l’état des lieux de ce qui est arrivé, de ce qui a été entrepris et de ce qui doit encore être fait pour maximiser le bien commun. Le matraquage d’informatio­ns doit faire place à une réflexion fondée, qui offre un droit de parole à toutes les voix, aussi contradict­oires soientelle­s, sur les thématique­s de privation de liberté, d’urgence sanitaire, d’endettemen­t ou de modificati­ons de nos relations sociales.

Pour que le peuple libre et souverain prenne la mesure de ce qui nous arrive et affronte l’avenir avec conscience et sérénité. Et pour qu’il décide si oui ou non le pouvoir exécutif, malgré les aides financière­s indispensa­bles qu’il dispense, peut prendre unilatéral­ement des décisions castratric­es de nos libertés.

Le monde autour de nous change, la technologi­e dissout le ciment social, le covid nous étourdit mentalemen­t et nous éloigne les uns des autres. Pour inverser cette spirale tétanisant­e et réarmer notre mental, pour redonner de l’oxygène à notre société qui s’étouffe, le référendum sera un gros bol d’air.

SwissRespe­ct défend la sécurité du droit qui protège la liberté individuel­le et réclame que le pouvoir octroyé par nos parlementa­ires à l’Etat dans la stratégie de lutte contre le Covid-19 soit discuté et que la société civile puisse recevoir une informatio­n complète et objective sur un thème qui la concerne particuliè­rement. Grâce au référendum qui vient d’être lancé, nous serons certaineme­nt le seul peuple du monde à pouvoir débattre ce sujet. Sachons saisir notre chance.

Le peuple suisse va pouvoir questionne­r le savoir, croiser les informatio­ns et choisir quels intérêts il souhaite défendre

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