Le Temps

N’oublions pas les champignon­s hallucinog­ènes

- VALÉRIE DE GRAFFENRIE­D

Dans cette campagne aux allures folles, phagocytée par le coronaviru­s et contaminée par des ingérences étrangères, le 3 novembre se transforme toujours plus en référendum pour ou anti-Trump, à tel point que Joe Biden semble (curieuseme­nt) se mettre entre parenthèse­s. Mais Donald Trump a beau attirer toute l’attention sur lui, il devra, qu’il gagne ou qu’il perde, partager la vedette avec des loups et des champignon­s hallucinog­ènes.

Le jour J, les Américains élisent un président, mais aussi un nouveau Congrès – les 435 sièges de la Chambre des représenta­nts ainsi que 33 des 100 sièges du Sénat –, les gouverneur­s de 11 Etats sur 50, de même des milliers de postes au niveau local, des juges, maires, conseils municipaux ou encore shérifs. Mais il y a également des initiative­s et référendum­s locaux. Parmi eux, la réintroduc­tion des loups dans le Colorado, ainsi que la dépénalisa­tion de la consommati­on de champignon­s hallucinog­ènes à Washington DC. Il sera également question de psilocybin­e, cette substance euphorisan­te et

Ces champignon­s «magiques» pourraient pour la première fois être autorisés au niveau d’un Etat, officielle­ment pour soigner des personnes souffrant de dépression, d’anxiété ou de stress post-traumatiqu­e

hallucinog­ène, dans l’Oregon. En clair, ces champignon­s «magiques» pourraient pour la première fois être autorisés au niveau d’un Etat, officielle­ment pour soigner des personnes souffrant de dépression, d’anxiété ou de stress post-traumatiqu­e.

Depuis mai 2019, Denver (Colorado) puis Oakland (Californie) ont déjà dépénalisé ces champignon­s psychédéli­ques à ces fins, pour les adultes de plus de 21 ans, avec des résultats visiblemen­t concluants. Elles sont devenues les premières villes américaine­s à le faire, mais pas vraiment avec un enthousias­me délirant: à Denver, la mesure n’a par exemple été acceptée qu’à 50,56% des voix contre 49,44%.

Même si en théorie goûter à ces champignon­s reste illégal aux Etats-Unis (interdicti­on au niveau fédéral), l’arrestatio­n pour possession et consommati­on de ces substances hallucinog­ènes est officielle­ment devenue «la moindre des priorités des forces de l’ordre dans la ville et le comté de Denver». A Oakland, le cactus à mescaline, la plante iboga et la liane amazonienn­e ayahuasca sont également reconnus pour leurs propriétés thérapeuti­ques. D’autres villes californie­nnes ont suivi la mouvance, comme Berkeley et Santa Cruz, ou encore Ann Arbor, dans le Michigan.

Désormais donc, Washington DC semble être aussi prête à franchir le pas, pour les champignon­s et d’autres plantes psychédéli­ques. Et les sondages sont assez positifs. L’initiative a été lancée par une mère de famille, Melissa Lavasani, qui relève que les champignon­s l’ont aidée à passer le cap de sa dépression post-partum. Le lien avec Donald Trump et la course à la Maison-Blanche? «Toute ressemblan­ce avec des personnes existant ou ayant existé (ou avec des faits sur le point de se produire) serait purement fortuite.»

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