«Charlie Hebdo», le rire sous cloche
Depuis les attentats de janvier 2015 qui ont décimé la rédaction, le journal satirique Charlie Hebdo continue d’endurer une série de difficultés. Les menaces de mort pèsent sur le quotidien et le rire trouve péniblement sa place, dans une pièce isolée de tout, en plein Paris. «L’adresse de nos locaux est secrète, il y a des sas de sécurité partout, des portes et des vitres blindées, des agents de sécurité armés, on ne peut faire venir personne ou presque. Il faut compter sur la vigilance constante de chacun et se faire violence pour ne pas céder à la peur», raconte Marika Bret dans un entretien au magazine Le Point.
En plein procès, la directrice des ressources humaines de l’hebdomadaire a dû quitter son domicile à la suite de «menaces précises et circonstanciées». Quelques jours plus tard, le vendredi 25 septembre, une attaque à l’arme blanche se déroulait devant les anciens locaux de Charlie Hebdo. Ce climat pèse sur la liberté d’expression défendue par le titre. «Il faut se rendre compte que c’est aujourd’hui une difficulté de défendre la laïcité, ce qui est invraisemblable!» ajoute Marika Bret. La vie privée en souffre également. Riss, rédacteur en chef, a dû renoncer à l’adoption d’un enfant, trop risqué selon les services de protection de l’enfance. «Nous ne renoncerons pas aux caricatures, aux dessins», a affirmé mercredi Emmanuel Macron, lors de l’hommage national au professeur assassiné. Des mots qui tranchent avec le quotidien sous cloche de Charlie Hebdo.
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