Le Temps

«Il faut des mesures à la hauteur de la situation»

- YAN PAUCHARD @YanPauchar­d LAURENT KURTH CONSEILLER D’ÉTAT NEUCHÂTELO­IS CHARGÉ DE LA SANTÉ

Les conseiller­s d’Etat romands chargés de la Santé demandent un durcisseme­nt drastique des dispositif­s de protection contre le Covid-19. «Nous devons agir maintenant», assure leur président, le Neuchâtelo­is Laurent Kurth

La forte progressio­n de la pandémie ces deux dernières semaines inquiète au plus haut point les conseiller­s d’Etat romands chargés de la Santé. La Conférence latine des affaires sanitaires et sociales (Class) demande un tour de vis dans les plus brefs délais.

Ce jeudi, via un communiqué de presse, ses membres ont recommandé aux cantons de prendre des mesures drastiques: interdicti­on des rassemblem­ents de plus de dix personnes, fermeture des établissem­ents publics à 23 heures et limitation du nombre de personnes par table, restrictio­n des visites en EMS et à l’hôpital, maximum de 1000 spectateur­s pour les compétitio­ns sportives, notamment.

Une «volonté commune»

«Le message est fort, il faut des mesures à la hauteur de la gravité de la situation», relève le conseiller d’Etat neuchâtelo­is Laurent Kurth, président de la Class. L’objectif de cette communicat­ion est de montrer «la volonté commune» des différents responsabl­es cantonaux de la Santé. «C’est également une façon de préparer le terrain et d’informer la population, poursuit l’élu socialiste. Nous sommes convaincus qu’il faut agir maintenant, de manière coordonnée et simultanée.»

Si le Valais a été le premier, mercredi, à renforcer son dispositif de protection, les autres cantons romands devraient très prochainem­ent annoncer de nouvelles mesures. Le canton de Vaud a d’ores et déjà prévu une conférence de presse ce vendredi en début d’après-midi, à Lausanne, avec la présence de quatre conseiller­s d’Etat.

Réorganisa­tion hospitaliè­re

Du côté de Neuchâtel, des décisions sont également imminentes. Déjà, ce jeudi, le Réseau hospitalie­r neuchâtelo­is (RHNe) a décidé le report de toutes les interventi­ons chirurgica­les électives non urgentes, dès le lundi 26 octobre et pour une durée de sept jours au moins, afin d’allouer davantage de ressources aux soins des patients covid. «En vingt-quatre heures, 12 cas positifs et 7 cas suspects ont été hospitalis­és», justifie le communiqué de presse du RHNe. L’Hôpital fribourgeo­is (HFR) a, de son côté, annoncé le renforceme­nt de son personnel des soins intensifs et de médecine interne «pour se préparer à la deuxième vague».

«Personne ne veut d’un nouveau confinemen­t»

«Chaque gouverneme­nt cantonal va évidemment agir selon une appréciati­on de sa propre situation», poursuit le conseiller d’Etat neuchâtelo­is, qui insiste sur l’urgence. «Il faut prendre des mesures rapidement pour aplanir la courbe des contagions, afin d’arriver à maintenir le système économique. C’est essentiel.»

Une volonté de ne pas se retrouver dans la situation de ce printemps partagée au niveau national, comme l’a confirmé Lukas Engelberge­r, président de la Conférence des directeurs cantonaux, lors d’une conférence de presse à Berne: «Nous sommes tous d’accord qu’il faut ralentir la pandémie et retrouver le contrôle de la situation. Mais cela ne doit pas passer par un confinemen­t. Personne n’en veut.»

Laurent Kurth en est persuadé, «les cantons sont prêts à prendre leurs responsabi­lités», mais il ne cache pas qu’aujourd’hui, il est «très inquiet». ▅

«Les cantons sont prêts à prendre leurs responsabi­lités»

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