Le Temps

Vers un test obligatoir­e à la frontière franco-suisse?

- FLORIAN DELAFOI @FlorianDel

Le gouverneme­nt français envisage d’imposer la réalisatio­n d’un test PCR pour les voyageurs en provenance de l’espace européen. Un durcisseme­nt qui doit faire l’objet d’une discussion à Bruxelles. Les frontalier­s en seront exemptés

Face à l’imminence d’une troisième vague de contaminat­ions, la France veut serrer la vis avec ses voisins. Un test PCR négatif au coronaviru­s pourrait être exigé avant l’entrée sur le territoire pour les voyageurs en provenance de l’espace européen, y compris la Suisse. «Nous envisageon­s de renforcer les mesures de contrôle. Il est possible aujourd’hui d’imposer des tests entre pays européens avant de circuler», a récemment déclaré Clément Beaune, secrétaire d’Etat auprès du ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, sur l’antenne de France Info. Autre piste évoquée: un isolement de sept jours à l’arrivée dans le pays.

La volonté du gouverneme­nt français n’a pas encore atteint la frontière avec la Suisse. Le test sera-t-il obligatoir­e? Concernera-t-il seulement les passagers aériens? Le flou règne sur la nature des mesures qui pourraient entrer en vigueur dans la région. «Il y a effectivem­ent beaucoup de rumeurs qui circulent et pour lesquelles mon équipe et moi-même tentons de répondre avec les éléments que nous avons à dispositio­n, indique Patrick Lachaussée, consul général de France à Genève. A ce stade, la position française vis-à-vis de ses partenaire­s européens au sens large est celle qui a été énoncée la semaine dernière. Les déplacemen­ts restent possibles dans l’espace Schengen sans test PCR ou mesure de quarantain­e.»

La situation pourrait rapidement évoluer. Les VingtSept tiendront jeudi prochain un nouveau sommet sur leur coordinati­on face à la crise sanitaire. «Nous menons une concertati­on avec ces pays européens, a confirmé Clément Beaune. Nous déciderons dans les prochains jours.» Selon une source française, ce possible durcisseme­nt devra s’accompagne­r d’un maintien de la circulatio­n des frontalier­s, des approvisio­nnements et plus largement des bassins de vie transfront­aliers.

Pas du luxe

L’enjeu économique est important: 350000 travailleu­rs français se rendent chaque jour en Suisse ou dans un autre pays limitrophe. Cette population échappera à l’obligation d’effectuer un test. Le secrétaire d’Etat chargé des affaires européenne­s a d’ailleurs tenu à rassurer sur leur situation: «La circulatio­n des travailleu­rs frontalier­s, ce n’est pas du luxe. C’est leur vie quotidienn­e, ils en dépendent pour travailler.»

La France n’est pas la première à envisager la mise en place d’un tel dispositif de contrôle. Les voyageurs souhaitant se rendre en Belgique, aux Pays-Bas ou encore en Espagne doivent présenter un test PCR négatif. L’idée infuse à Bruxelles et pourrait s’imposer à l’échelle européenne. A une exception près: la libre circulatio­n des travailleu­rs. Charles Michel, président du Conseil européen, appelle à ne pas pénaliser l’activité économique.

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