Revirement de Migros concernant le chômage partiel
COMMERCE Ce week-end, le géant de la distribution admettait ne plus vouloir compenser les 20% que l’Etat ne paie pas. Lors de la publication des résultats annuels positifs ce mardi, il affirme le contraire
Indemnisera, indemnisera pas. La presse dominicale l’affirmait, un porte-parole de Migros le confirmait: le géant de la distribution ne souhaitait plus compenser les 20% de salaire qu’un employé mis au chômage partiel ne touche pas, alors qu’elle l’avait fait au cours de l’année 2020. De quoi faire bondir les syndicats, qui soulignaient l’année pourtant extraordinaire pour certains segments du groupe.
Ce mardi, pourtant, Migros semble avoir changé d’avis. En quelques lignes, au milieu de son communiqué sur les résultats annuels 2020, le distributeur annonce qu’en «raison de l’évolution positive du commerce de détail coopératif, Migros a décidé de continuer à verser aux collaborateurs et collaboratrices concernés de ce secteur une compensation couvrant la différence par rapport à l’indemnité de chômage partiel de 80% prévue par la loi». Les collaborateurs concernés continueront donc de recevoir leur salaire complet pendant les périodes de fermeture.
Engagement «extraordinaire»
De fait, l’année 2020 a été globalement positive pour Migros, avec une hausse du chiffre d’affaires de 4% pour à 29,82 milliards de francs. «Migros s’en est bien sortie en cette année particulièrement difficile», s’est félicité Fabrice Zumbrunnen, président de la direction générale de la Fédération des coopératives Migros dans le communiqué, soulignant d’ailleurs l’engagement «extraordinaire» des employés du groupe, qui ont «travaillé sans relâche».
Mais, alors que les uns étaient pris d’assaut, d’autres vivaient une année particulièrement difficile. Le canal en ligne, plébiscité l’an dernier, a bondi. Ses recettes s’approchent des 3 milliards, dont plus de la moitié réalisée par sa filiale Digitec Galaxus. De même, les supermarchés et les hypermarchés ont enregistré une croissance de 7,4% à 12,5 milliards de francs. Denner a également enregistré une hausse de 17% de ses ventes à 3,76 milliards. Plusieurs filiales, dont les magasins de sport ou de bricolage, s’en sont également bien tirées. De manière générale, le commerce de détail a enregistré une hausse de 2,6% à 24,38 milliards.
A l’inverse, le voyagiste Hotelplan a enregistré le «résultat le plus sombre de son histoire» avec une baisse de près de 40% de son chiffre d’affaires. Idem pour «la restauration ainsi que les offres de fitness et de loisirs [qui] ont essuyé de lourdes pertes».
Outre l’intérêt marqué pour les achats en ligne, d’autres comportements des consommateurs ont changé avec la pandémie: ils ont été moins souvent dans les magasins mais ont davantage acheté, révèle le groupe Migros. Qui note également un plus grand intérêt pour le bio et le local.
Bénéfice inconnu
Début janvier, Coop a également fait état d’une croissance particulièrement soutenue de son chiffre d’affaires dans les supermarchés. L’autre géant de la grande distribution a enregistré une hausse de 14,4% à 12 milliards de francs. Contrairement à Migros, néanmoins, le résultat global est en légère baisse, de 0,2% à 30,2 milliards. De même, les ventes en ligne ont bondi de 35,2% à 1,2 milliard.
Aucun des deux groupes n’a pour l’instant donné d’indications sur le bénéfice. Coop donnera davantage de détails mi-février, tandis que Migros le fera fin mars.
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