COMÉDIE DRAMATIQUE

«One Night in Miami», de Regina King

(Etats-Unis, 2020, 1h54, disponible sur Amazon Prime) Le

25 février 1964, Cassius Clay affronte Sonny Liston dans un combat parmi les plus attendus de l’histoire de la boxe. Il n’est pas favori mais devient champion du monde poids lourds. Il annoncera dans la foulée s’être converti à l’islam et demandera qu’on l’appelle Cassius X, en hommage à son ami Malcom X, avant de devenir officiellement Mohamed Ali. Actrice ayant déjà à son actif la réalisation de quelques épisodes de séries télé, Regina King a choisi, pour son premier long métrage, de raconter cette nuit du 25 février 1964. Adapté d’une pièce de théâtre, One Night in Miami met en scène la rencontre, dans un motel, entre Cassius Clay et Malcom X, mais aussi la star du football américain Jim Brown et le roi de la musique soul Sam Cooke. Face à Malcom X et à ses prises de position ultrapolitisées, ses trois «frères» apparaissent comme des célébrités parfois déconnectées de leurs racines afro-américaines et de la lutte pour les droits civiques. Au centre des querelles notamment, le statut de Sam Cooke, chanteur de charme auquel Malcom X opposera Bob Dylan, un protest singer ayant le courage de s’engager. Cette joute verbale entre les quatre hommes n’a jamais eu lieu. L’inventer, afin de parler politique et de la société américaine des sixties, est une merveilleuse idée dont Regina King tire un long métrage d’une belle intensité narrative malgré le côté un peu kitsch de sa reconstitution historique.